Le récent rapport préliminaire de la vérificatrice générale sur l’insolvabilité financière de l’Université Laurentienne montre que cette insolvabilité était le résultat des processus budgétaires non transparents et non responsables de l’administration universitaire, combinés à la décision des conservateurs de Ford de ne pas intervenir pour soutenir l’institution.
« Le rapport confirme ce que nous disions il y a des mois, aux côtés de l’association étudiante et de l’Association des professeures et professeurs de l’Université Laurentienne (APUL), à savoir que l’administration coulait l’université et que Ford la laissait faire en toute connaissance de cause », raconte David Simao, président du Comité de coordination des travailleuses et travailleurs universitaires de l’Ontario, au SCFP. « Qui finira par en payer le prix ? Les étudiantes et étudiants, la main-d’œuvre du campus, les membres du corps professoral et la population de Sudbury et du nord de l’Ontario, pour qui l’Université Laurentienne est une importante institution économique, éducative et culturelle. »
Lorsqu’elle n’a plus pu dissimuler le fait que sa mauvaise gestion et ses tractations secrètes avaient entraîné une crise financière, l’administration universitaire s’est réfugiée derrière la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC), qui permet aux sociétés endettées de plus de cinq millions de dollars de se restructurer.
« Au lieu de chercher une solution avec le corps professoral et le personnel, l’administration a mis en branle un processus inapproprié pour une institution publique, poursuit M. Simao. Ses actions, et celles du gouvernement Ford qui lui ont permis de commencer à démanteler l’établissement, ont causé un préjudice irréparable à l’Université Laurentienne et à sa communauté. »
Le rapport de la vérificatrice générale indique clairement que les conservateurs de Ford avaient d’autres options pour répondre à la crise, des options beaucoup plus appropriées pour une université publique. Il confirme ce que le SCFP, l’APUL et d’autres groupes du campus avaient réclamé à l’annonce de la crise financière à l’université : une intervention du gouvernement, d’autant plus que la LACC est conçue pour les entreprises privées et qu’elle conduirait à l’insolvabilité d’un établissement public.
« Ce rapport sur la situation à l’Université Laurentienne prouve qu’on ne peut pas faire confiance aux conservateurs de Ford avec nos institutions publiques », souligne Fred Hahn, président du SCFP-Ontario. « Leur engagement est envers les grandes entreprises. Quant à l’important service public qu’était cette université, ils étaient d’accord pour laisser les étudiants, les étudiantes, le personnel et les communautés du nord payer le prix de cette approche corporatiste ratée. Les membres du SCFP, ainsi que de nombreux groupes étudiants et professoraux, n’éprouvent aucune satisfaction à dire “je vous l’avais bien dit” à la lecture de ce rapport. Le gouvernement aurait dû empêcher l’université d’invoquer la LACC. Nous voulons que cette situation soit réglée. Or, nous savons que la meilleure façon d’y parvenir est d’utiliser notre pouvoir aux urnes le 2 juin en votant pour un nouveau gouvernement qui croit à l’investissement dans l’éducation publique et à la protection de celle-ci. »