Le Conseil provincial des affaires sociales du Syndicat canadien de la fonction publique (CPAS-SCFP) a reçu mardi matin les offres sectorielles du Comité patronal de négociation du secteur de la santé et des services sociaux (CPNSSS) en vue du renouvellement des conventions collectives. Au CPAS, on se dit surpris de trouver bien peu de solutions concrètes pour s’attaquer au manque de main-d’œuvre, qui a de graves conséquences sur l’accessibilité et la qualité des services à la population.
« Les offres du gouvernement Legault sont remplies de beaux principes, mais on s’attendait à recevoir plusieurs propositions concrètes et c’est une déception. Le réseau est dans le pétrin et il faut agir vite et fort. C’est à se demander si le gouvernement réalise la gravité de la situation », a commenté Michel Jolin, secrétaire général du Conseil provincial des affaires sociales (CPAS).
Par exemple, le CPAS s’attendait à des mesures pour améliorer la santé-sécurité au travail dans le réseau, alors que de 2014 à 2018, le nombre d’heures d’absence des employés pour raisons de santé a bondi de 34 %. « Il faut absolument étendre les mécanismes de prévention en santé-sécurité et stopper cette crise. Sinon, au rythme où la situation se dégrade, on ne reprendra jamais le dessus du manque de main-d’œuvre. Entre-temps, c’est un gaspillage humain et financier complètement inacceptable », d’ajouter Michel Jolin.
Enfin, le CPAS s’inquiète des passages des offres qui parlent d’augmenter la latitude des gestionnaires et de la flexibilité de la main-d’œuvre. « Une gestion efficace et qui donne les meilleurs services possibles, on est d’accord avec ça. Par contre, il faut arrêter de s’en servir comme prétexte pour presser le citron d’employés qui sont déjà à bout. Si le réseau commet les mêmes erreurs, il va empirer ses résultats », de conclure Michel Jolin.
Rappelons que dans ses demandes sectorielles déposées le 23 octobre dernier, le CPAS proposait l’amélioration de conditions de travail comme les primes et suppléments, de même qu’une augmentation du remboursement des frais liés au travail. Il abordait également la santé et la sécurité au travail, la conciliation travail-famille-études, ainsi que la diminution des coûts et la bonification des conditions des régimes d’assurances.
Les membres du CPAS-SCFP appartiennent aux catégories 1, 2, 3 et 4 du réseau de la santé et des services sociaux, à savoir : personnel en soins infirmiers et cardio-respiratoires; personnel paratechnique, services auxiliaires et métiers; personnel de bureau, techniciens et professionnels de l’administration; techniciens et professionnels de la santé et des services sociaux.
Ils sont au service de la population du Québec dans une multitude d’institutions sur tout le territoire québécois. Leurs conventions collectives arriveront à échéance le 31 mars prochain. Le 21 octobre dernier, la FTQ a déposé en leur nom au Conseil du trésor leurs demandes à la table centrale de négociation.