Le temps des études et des consultations est terminé. Il faut passer à l’action.
Le gouvernement libéral a reporté à la fin de 2018 le dépôt d’une loi sur l’équité salariale et les travailleuses devront attendre, encore une fois, avant de toucher leur dû, a dénoncé le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).
« Quelle déception de voir le gouvernement de Justin Trudeau utiliser des tactiques dilatoires et imposer, de ce fait, d’autres années de discrimination salariale aux travailleuses sous juridiction fédérale. Pourtant, le gouvernement pourrait déposer un projet de loi dès cet automne. Malheureusement, il a décidé d’attendre. Nous n’avons pas besoin d’autres études ni d’autres consultations. Il est temps d’agir maintenant », a déclaré le président national du SCFP, Mark Hancock.
Mardi, le gouvernement libéral a réagi officiellement au rapport du Comité spécial sur l’équité salariale. Tout en reconnaissant l’existence d’un écart salarial entre les hommes et les femmes, ainsi que la nécessité de mettre en place un modèle proactif au chapitre de l’équité salariale, le gouvernement a choisi d’attendra plusieurs années avant d’agir. Le SCFP réitère donc son appel à l’adoption d’une loi sur l’équité salariale le plus tôt possible.
Le plus grand syndicat au Canada réclame aussi l’abrogation immédiate de la Loi sur l’équité dans la rémunération du secteur public adoptée en 2009 sous le précédent gouvernement conservateur. « Cette loi limite le droit des travailleuses de la fonction publique fédérale à déposer des plaintes de discrimination salariale », a rappelé Mark Hancock.
« Les Canadiennes ont besoin d’une loi proactive sur l’équité salariale. Comme nous l’avons expliqué en comité en avril, le Québec et l’Ontario disposent de lois sur l’équité salariale depuis des décennies, des lois éprouvées qui servent de modèles à l’échelle mondiale. Le fédéral pourrait facilement s’en inspirer pour rédiger un bon projet de loi en quelques mois, s’il en avait la volonté politique », a-t-il poursuivi.
Pour Mark Hancock, rien ne justifie qu’on retourne à la planche à dessin avec de nouvelles consultations. Le Groupe de travail de 2004 sur l’équité salariale a déjà mené toutes les recherches et les consultations d’experts requises. En proposant de nouvelles consultations, le fédéral veut gagner du temps, au détriment des dizaines de milliers de travailleuses qui attendent leur dû.
« L’an dernier, Justin Trudeau a donné espoir à des millions de femmes en déclarant que, parce qu’on est en 2015, les femmes doivent être mieux représentées au conseil des ministres. Or, nous sommes maintenant en 2016 et les libéraux semblent renier leur engagement de respecter les droits fondamentaux des femmes », a conclu Mark Hancock.