Or, sans la présence des mouvements sociaux et des victimes du conflit armé à la table, cet accord de paix sera incomplet, selon Berenice Celeita de NOMADESC.
L’organisme colombien NOMADESC est partenaire du projet Justice mondiale du SCFP. Il défend les droits des communautés et des syndicalistes. Il joue un rôle important dans le réseau de défense des droits de la personne dans le sud-ouest du pays.
Selon Mme Celeita, ces 50 ans de guerre ont fait plus de 350 000 morts, dont plus de 3 000 syndicalistes, et déplacé plus de six millions de personnes. La Colombie se classe première au palmarès mondial des décès de syndicalistes et deuxième, derrière la Syrie, pour celui du nombre de personnes déplacées.
« Les grandes sociétés agricoles ont expulsé des millions de fermiers pauvres de leurs terres, affirme Mme Celeita. Les mineurs artisanaux (des mineurs de subsistance qui ne sont pas employés d’une compagnie minière) ainsi que les communautés autochtones sont contraints d’abandonner leurs terres aux mains des multinationales qui s’installent pour exploiter les ressources naturelles. » Les multinationales détiennent des concessions pour plus de 70 pour cent du territoire colombien.
Pour durer, le traité de paix devra s’attaquer aux inégalités socioéconomiques qu’officialisent les accords de libre-échange, comme l’Accord de libre-échange Canada-Colombie.
Madame Celeita demande à ce que le processus de paix poursuive les responsables des violences, pour rendre justice aux familles des victimes. Les Colombiens veulent la paix, soit, mais aussi la justice.