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Des milliers de lits d’hôpitaux ont été fermés en Ontario, ce qui a eu de graves conséquences pour le taux d’occupation des lits, les infections acquises en milieur hospitalier, l’accumulation de cas dans les salles d’urgence, les délais dans les traitements et les retards dans le déchargement des ambulances.

Depuis vingt ans, 18 581 lits d’hôpitaux ont été fermés en Ontario.  C’est plus de 37 pour cent de la capacité d’hospitalisation totale.

Depuis 1980, plus de 30 000 lits d’hôpitaux ont été fermés – ce qui équivaut à une diminution de 50 pour cent.     

En 2010, on a fermé 610 lits d’hôpitaux, ou environ 2 pour cent de la capacité d’hospitalisation.   
  

Beaucoup moins de lits par personne

Un nouveau rapport sur la santé publié par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) montre que le nombre moyen de lits d’hôpitaux par personne de ses 34 pays membres était de 5,14 pour 1 000 en 2008.  La moyenne du Canada est bien inférieure : 3,3 lits par mille habitants en 2008, ce qui équivaut environ à 64 pour cent de la moyenne de l’OCDE pour 2008. L’OCDE regroupe les pays les plus économiquement avancés du monde.

La moyenne de l’Ontario est encore plus faible

L’Ontario, toutefois, se détache nettement du groupe.  En 2009, la province avait une moyenne de 2,41 lits par 1 000 habitants, beaucoup moins que la moitié de la moyenne de l’OCDE et moins des trois quarts de la moyenne canadienne.  En fait, l’Ontario comptait moins de lits d’hôpitaux par personne que toute autre province. 

De tous les pays de l’OCDE, l’Ontario n’a réussi à dépasser que le Mexique et (peut-être) le Chili (sous réserve des derniers chiffres de 2009 pour le Chili).  La Turquie a accru son nombre de lits en 2009 et dépasse ainsi légèrement l’Ontario avec 2,5 lits par mille habitants.  

En 2010, le nombre de lits par mille habitants a encore diminué en Ontario, chutant à 2,33 par mille.  Les plans de financement des soins de santé annoncés aggraveront encore la situation après les élections provinciales.  

Les chiffres sont pires pour les lits de soins de courte durée.  Dans ce domaine, l’Ontario compte moins de lits de soins de courte durée par habitant que tous les autres pays développés, y compris le Chili et le Mexique.  En effet, avec 1,39 lit par mille personnes, nous accusons un retard de 15 pour cent par rapport à l’avant-dernier pays (le Mexique, à 1,6 lit par mille personnes). 

Nous sommes vraiment une aberration, bien au-dessous de la moyenne canadienne (de 1,8 en 2008), et très loin derrière la moyenne de l’OCDE (de 3,6 en 2008).  Dans l’ensemble, le Canada compte 27 pour cent plus de lits de soins de courte durée par habitant que l’Ontario (selon les données de 2008), pendant que les pays de l’OCDE en ont, en moyenne, 154 pour cent de plus. 

C’est aussi en Ontario que l’on retrouve la plus courte durée moyenne des séjours à l’hôpital de toutes les provinces, ainsi que le moins d’hospitalisations pour des soins de courte durée. 

Pénurie de lit de réadaptation et de soins continus complexes

En 2007-2008, les hôpitaux de l’Ontario avaient accumulé un total de 853 316 journées d’autres niveaux de soins (ANS).  Pour la plupart, ces soins étaient destinés aux patients en attente d’un autre type de lit.  Le rapport indique que 27 pour cent de ces journées étaient pour des patients qui attendaient un lit de soins continus complexes ou de réadaptation.

Les lits de soins continus complexes et de réadaptation sont un type différent de lits d’hôpitaux.  Le règlement du problème des ANS passera donc par l’accroissement de la capacité des hôpitaux ontariens dans ces domaines. 

En outre, 13 pour cent des journées avaient été consacrées à des patients qui étaient morts pendant qu’ils occupaient un lit d’ANS : ce groupe était presque toujours en attente soit d’un lit de soins palliatifs, soit d’une autre sorte de lit.

Le taux d’occupation des lits passe dans la stratosphère

Évidemment, le taux d’occupation des lits est très élevé en Ontario : il se situe présentement à 97,9 pour cent.  La British Medical Association lie le taux élevé d’occupation des lits à la hausse des infections acquises en milieu hospitalier.  La Grande-Bretagne souhaite maintenir la capacité d’hospitalisation à moins de 85 pour cent.   D’autres pays ont des taux d’occupation des lits moins élevés.

Dans le monde développé, c’est au Canada que l’on retrouve le niveau le plus élevé d’occupation des lits de courte durée, ainsi qu’un taux parmi les plus élevés d’infections acquises en milieux de soins de santé (comme le C. Difficile ou le SARM) selon les données de l’Organisation mondiale de la santé.  Le seul pays dont le niveau d’infections acquises en milieux de soins de santé soit plus élevé est la Nouvelle-Zélande – qui compte aussi un très faible nombre de lits d’hôpitaux par personne.
 
Les fermetures de lits d’hôpitaux et l’occupation élevée des lits ont été associées à :                     

  • une pression intense pour sortir les patients des hôpitaux, souvent en les envoyant dans des  maisons de retraite à but lucratif inadéquats, ou en menaçant les patients avec des frais très élevés
  • des chirurgies annulées 
  • une accumulation de cas dans les salles d’urgence
  • des retards dans le déchargement des ambulances
  • une diminution du nombre d’ambulances pour répondre aux urgences
  • une augmentation des coûts pour les fournisseurs municipaux de services ambulanciers
  • des retards dans les traitements et les diagnostics
  • un nombre élevé de patients qui attendent un lit d’hôpital pour des services hospitaliers plus adéquats
  • des offensives menées par les promoteurs de la privatisation pour confier les services hospitaliers publics à des fournisseurs à but lucratif