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Priscillia Lefebvre, de la section locale 4600 du SCFP à Ottawa, a participé à titre d’observatrice aux élections nationales tenues aux Philippines. La consœur Lefebvre, qui était accompagnée du député fédéral Don Davies et de 21 autres canadiens (représentants de groupes religieux et de syndicats, universitaires et avocats), a aidé à surveiller les élections qui ont eu lieu aux Philippines en mai 2010.

Le but de la People’s International Observers Mission ou PIOM (Mission populaire d’observateurs internationaux) était de veiller à ce que les électeurs soient protégés et libres de voter selon leur conscience et d’assurer le respect des processus démocratiques.

Des groupes de la société civile philippine ont aidé à organiser la mission d’observation internationale, qui comprenait des représentants de groupes religieux, des défenseurs des droits de la personne, des avocats et des membres d’organisations non gouvernementales 

Voici quelques-unes des observations de la consœur Lefebvre :

Même si les premières élections automatisées ont donné lieu à l’arrivée au pouvoir du président Noynoy Aquino, elles ont échoué à de nombreux égards. La promesse du système automatisé était d’assurer des élections propres et justes. Toutefois, l’achat de votes, la violence, la fraude et l’intimidation générale des électeurs étaient omniprésents.
 
Parce qu’il n’y avait pas assez de machines PCOS (pour le vote automatisé), les lieux de vote ont été consolidés, ce qui a donné lieu à des files qui pouvaient aller jusqu’à 1000 électeurs qui attendaient de voter sur une seule machine. Dans une chaleur intense, les électeurs ont patienté pendant des heures, sans eau potable ni toilettes, le processus ayant été retardé dans de nombreuses régions dû aux pannes des machines PCOS. Les bureaux de vote étaient bondés et ne permettaient aucune confidentialité, les bulletins étant remplis en public devant les travailleurs des différents partis. 

L’équipe dont je faisais partie a été envoyée dans la province de Quezon, où nous avons constaté la présence persistante de militaires et de policiers armés de fusils d’assaut. Nous avons observé plusieurs exemples de propagande négative qui diffamaient les candidats des partis progressistes, ainsi que des campagnes politiques à l’intérieur des bureaux de vote, sans compter les pannes techniques fréquentes des machines PCOS. 

La mission internationale a vu plusieurs bulletins de vote rejetés par les machines PCOS, annulant ainsi le droit de vote des électeurs. 

  • Vidéo : Électrice invisible? Une femme de Tondo, à Manille, a été déçue d’apprendre du BEI que son vote était déjà comptabilisé avant même qu’elle ait pu mettre la main sur son bulletin. 


Les observateurs envoyés dans les autres régions, notamment Lanao à Davao Del Sur, ont été témoins d’agressions physiques et de tirs d’armes à feu, qui ont provoqué des décès. Dans une autre région, un électeur est mort d’insolation.  

Nous avons été impressionnés par le courage des Philippins qui voulaient voter pour le changement.  La persistance des électeurs et leur détermination à faire entendre leur voix montraient bien leur extraordinaire volonté politique. 

Après avoir demandé à de nombreux Philippins s’ils s’attendaient à voir la fin de l’oppression des militants et des organisateurs syndicaux, ou s’ils pensaient qu’un véritable changement sociopolitique résulterait de ces élections, la réponse était un « non » retentissant.  Beaucoup ont affirmé que la lutte qui a mené aux élections ne faisait que commencer. Les progressistes sociaux se préparent maintenant à poursuivre le combat pour une véritable réforme agraire, la fin de la privatisation dévastatrice de services sociaux essentiels, l’arrêt des meurtres extrajudiciaires, des disparitions et de la persécution des militants, et la défense des droits de la personne et des droits du travail pour le peuple philippin.