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Où est l’incitation à prendre le virage vert?

Le budget de Stephen Harper ne mènera pas le Canada vers un avenir vert. Les Canadiens veulent un budget qui donnera une impulsion à l’économie tout en luttant contre les changements climatiques. Nous voulons un budget qui réduira notre dépendance à l’égard des combustibles fossiles et qui diminuera les émissions de gaz à effet de serre. Nous voulons un budget qui nous fera emprunter, à long terme, la voie d’une économie à faible carbone soutenue par d’importants investissements dans des sources d’énergie renouvelables et dans l’efficacité énergétique. C’est à cela que ressemble un avenir économique vert et le plan de Stephen Harper en est bien loin.

Peu après la mise en place par le président américain Barack Obama d’une série de mesures de stimulation de l’économie, Stephen Harper ne comprend toujours pas qu’il existe un lien direct entre économie et environnement. Son plan fera reculer le Canada dans la course pour échapper au bourbier économique mondial et assurer un avenir durable. Pendant que tant de pays ailleurs dans le monde font face à la crise climatique et refaçonnent leurs économies et leurs sociétés, le Canada prendra encore plus de retard s’il compte sur le plan économique désuet et à courte vue de Stephen Harper.

Le budget

  • 1 milliard de dollars sur cinq ans à un fonds pour l’infrastructure verte.
  • 300 millions de dollars sur deux ans au programme écoÉNERGIE Rénovation.
  • 500 millions de dollars sur cinq ans pour la rénovation et l’amélioration de l’efficacité énergétique des logements sociaux.
  • 125 millions de dollars pour des projets de captage et de stockage du carbone.
  • 1 milliard de dollars sur cinq ans à l’appui des technologies d›énergie propre, dont 150 millions sur cinq ans pour la recherche et 850 millions sur cinq ans pour la mise au point et la démonstration de technologies comme, encore une fois, le captage et le stockage du carbone.
  • Accélération de la déduction pour amortissement pour promouvoir l’investissement dans certaines technologies propres, dont bénéficieraient notamment, là encore, les technologies de captage et de stockage du carbone.
  • 10 millions de dollars pour les rapports annuels du gouvernement sur des indicateurs environnementaux.
  • 351 millions de dollars en 2009-2010 à Énergie atomique du Canada pour promouvoir le développement de réacteurs nucléaires.
  • Des « gains d’efficience » en matière de réglementation pourraient s’appliquer aux projets assujettis à la Loi canadienne sur l’évaluation environnementale.

Les effets concrets

Le budget de 2009 rate l’occasion de faire prendre le virage vert à l’économie canadienne. Il n’aborde pas la question des changements climatiques, ne dirige pas le Canada vers des sources d’énergie renouvelables, ne crée pas de collectivités durables et saines et ne stimule pas la croissance des emplois grâce à des projets verts. La crédibilité du gouvernement Harper en matière d’environnement est toujours à zéro.

Les rares mesures environnementales que contient le budget sont mal dirigées. Par exemple, Stephen Harper continue à promouvoir le captage et le stockage du carbone comme solution à la crise climatique. C’est une allocation de ressources injustifiable à un remède technologique non démontré qui ne contribuera que peu ou pas à freiner sérieusement les changements climatiques. Le captage et le stockage du carbone sont une fausse solution à la crise des changements climatiques.

Le budget laisse entendre que les évaluations des impacts environnementaux seront « rationnalisées », ce qui signifie en fait qu’on pourrait carrément les omettre pour permettre aux projets de se réaliser sans tenir compte de leur impact environnemental.

Le Fonds pour l’infrastructure verte semble attirant, mais l’argent est réparti sur cinq ans et aucun détail n’est fourni sur la façon dont les fonds seront alloués. Ce flou indique qu’il n’y a pas de plan et aucune volonté de mettre en place une véritable infrastructure verte. Pire encore, le gouvernement Harper accorde d’immenses sommes d’argent au développement d’une infrastructure conventionnelle, comme des routes, des ponts, etc., ce qui exacerbera les mauvais choix, c’est-à-dire qu’il y aura plus d’autos et de camions sur les routes. Ces mesures n’amélioreront pas la qualité de l’air dans et autour de nos villes, ne favoriseront pas la densité urbaine et ne dirigeront pas le Canada vers une infrastructure à faible carbone.

Le budget ne favorise pas l’énergie renouvelable, l’efficacité énergétique et les solutions aux changements climatiques. En comparaison, Barack Obama a consacré environ 55 milliards de dollars (en dollars canadiens équivalents) au développement de l’énergie propre, un ratio – basé sur la population – quatre fois plus élevé que ce que propose le budget Harper. En outre, le plan d’Obama vise à créer des emplois verts et à promouvoir l’efficacité énergétique, les sources d’énergie renouvelables et les solutions aux changements climatiques dans un large éventail de secteurs (édifices fédéraux, écoles, logements sociaux et même les forces armées). Le budget Harper est très, très loin de ce niveau d’engagement financier et de cette vision.

La grande lacune de ce budget, c’est qu’il ne fait pas le lien entre environnement et reprise économique. Stephen Harper a toujours une conception obsolète de l’environnement – il ne l’inclut pas dans la réflexion et l’action de son gouvernement en l’évacuant du cœur de son plan de reprise économique. Obama – et d’autres leaders mondiaux – ne commettent pas la même erreur et vont bien au-delà de l’attitude primaire des néo-conservateurs face à l’environnement. Avec ce budget, Stephen Harper continue de montrer qu’il est l’homme d’hier et qu’il ne comprend pas ce dont le monde a besoin : une économie verte progressiste pour notre future société à faible carbone.

De meilleurs choix

  • Un plan de stimulation vert qui inciterait le Canada à enfin fusionner économie et environnement et à ainsi mener le pays vers un avenir à faible carbone. C’est cette voie qu’emprunte une bonne partie du monde, y compris nos voisins du sud.
  • Des mesures de stimulation économique basées sur un virage vert de l’économie à long terme.
  • D’importants investissements dans des sources d’énergie véritablement renouvelables, comme les énergies éolienne, solaire et marémotrice et l’assurance que ces formes d’énergie seront publiques.
  • Un programme énergique pour réduire les émissions de carbone.
  • Des programmes à long terme de mise à niveau et d’amélioration de l’efficacité énergétique pour les édifices gouvernementaux, les logements sociaux et les édifices commerciaux.
  • L’établissement d’un prix pour le carbone pour aider à réduire les émissions de carbone et la mise en place dès maintenant d’un système national de plafonnement et d’échange assorti de mesures pour protéger les Canadiens et les industries vulnérables, l’argent récupéré étant utilisé pour prendre d’autres mesures de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
  • L’investissement dans une stratégie de création d’emplois verts.

Stephen Harper n’a toujours aucune vision en matière d’environnement. Il se refuse obstinément à voir le chemin qui s’ouvre devant lui. Le principal échec de son gouvernement, c’est qu’il continue à séparer l’environnement de l’économie, permettant ainsi à des questions d’argent à court terme de passer avant la planète qui nous donne la vie. Stephen Harper laisse faire cette situation au détriment de tous les Canadiens, mais surtout au détriment des générations futures.

Environment.fr.pdf