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Stephen Harper n’a aucun problème pour ce qui est de sévir contre les jeunes contrevenants de 14 ans. Qu’en est-il de ses supporteurs de la grande entreprise qui ont escroqué des milliards aux travailleurs canadiens ? Ils ont plus de chances de se retrouver en prison aux États-Unis.

Ce n’est pas que le Canada soit à l’abri de la criminalité en col blanc – les travailleurs canadiens et les contribuables ont payé le prix fort pour les diverses fraudes commises sur le marché canadien. C’est seulement que nos politiciens préfèrent donner leur aval aux criminels des grandes entreprises que leur demander de rendre des comptes.

Aux États-Unis, le FBI mène 28 causes au criminel contre des hauts dirigeants d’entreprises qui ont joué un rôle dans la crise qui secoue Wall Street et qui est l’origine de l’écrasement des marchés financiers.

Ici, tout au contraire, le ministre des Finances, Jim Flaherty, a félicité les tribunaux pour avoir prémuni les dirigeants des marchés financiers contre toute poursuite en réaction au rôle qu’ils ont joué au Canada dans la crise du Papier commercial adossé à des actifs (PCAA).

Au Canada, le crime en col blanc a tendance à passer sous le radar. De l’aveu général, il semble que ce soit plus difficile à dénicher qu’une boîte aux lettres peinte à l’aérosol. Et nos politiciens – qui parlent sans cesse de transparence et de reddition de comptes – travaillent très fort pour s’assurer que rien ne transpire dans la sphère publique.

Aux États-Unis, il y a un débat public sur le plan de sauvetage de 700 milliards de dollars de l’administration Bush et même les républicains sont d’accord pour imposer des règles plus strictes aux marchés financiers et des limites aux salaires des PDG.

Mais au Canada où les gouvernements et les sociétés publiques détiennent pour 19 milliards de PCAA, les contribuables et les régimes de retraite finiront par sauver la peau des bonzes des marchés financiers et ce, pour la modique somme de 9 milliards. Et pour les Canadiens, pas de débat. Le ministre des Finances, Jim Flaherty, n’a même répondu au SCFP qui lui demandait de nommer une personne représentant l’intérêt public dans tout ce processus.

Comparé au Canada, les États-Unis ont été est plus sévère envers l’industrie de la finance et ils n’ont pas peur d’envoyer les criminels en col blanc en prison. De fait, les Canadiens doivent se fier aux Américains pour que nos criminels de la grande entreprise soient traduits en justice. C’est ce qui s’est produit dans les cas des dirigeants de Nortel et de Conrad Black.

Au cours des cinq dernières années, plus de 12 000 criminels à col blanc ont été condamnés aux États-Unis et de ce nombre, certains étaient des Canadiens. Au Canada, il n’y en a eu que trois.

Fidèle à son idéologie néo-conservatrice prônant la privatisation et la déréglementation, Harper veut que l’industrie des finances s’autoréglemente. Dans son budget de 2007, Harper a dévoilé un plan visant l’adoption d’une réglementation basée sur le consensus à l’intention de l’industrie des valeurs et des finances. Le problème est que le consensus au sein du monde des affaires, c’est d’abord et avant tout faire de l’argent, pas être attentif au bien-être du public.

L’autoréglementation ouvre en grand les portes à un accroissement des fraudes sur Bay Street et constitue une menace pour les régimes de retraite et les investissements des Canadiens qui travaillent fort jour après jour.

Alors, quelle est la différence entre les criminels en col blanc et les jeunes contrevenants ? L’argent, le pouvoir et l’âge de voter. Si les adolescents doivent être tenus responsables de leurs actes selon l’ordre du jour de lutte à la criminalité de Stephen Harper, alors les criminels en col blanc doivent l’être aussi. La criminalité en col blanc fait de véritables victimes et elle fracasse des vies et des rêves. Il nous faut un dirigeant qui fait passer les besoins du public avant ceux des grandes entreprises. Mais tout ce que veut Stephen Harper c’est mettre ces gens à l’abri de la justice et mettre plus de jeunes en prison.