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La police enquête sur un projet de développement immobilier public-privé qui a mené l’Université de Québec à Montréal au bord de la faillite.

L’enquête criminelle de la Sûreté du Québec a été ouverte dans la foulée de la publication d’un rapport du vérificateur général de la province examinant les détails de la mauvaise gestion des administrateurs de l’université dans l’affaire de  l’Îlot Voyageur et leur défaut de fournir l’information nécessaire aux personnes responsables de la supervision du projet sur les coûts croissants du contrat.

Le plan original de réaménagement d’une gare d’autobus du centre-ville de Montréal comprenait un édifice à bureaux, deux tours pour des résidences étudiantes, un pavillon universitaire et un grand stationnement souterrain.  Le contrat a été accordé sans appel d’offres à la société immobilière Busac, qui aurait des liens avec le parti libéral au pouvoir.

Trois ans après la signature du contrat, le réaménagement est inachevé et les coûts sont passés de 333 millions de dollars, en mars 2005, à 529 millions de dollars aujourd’hui. Avec les dépassements de coûts du complexe des sciences de l’UQAM, l’université risque de se retrouver avec une dette de 500 millions de dollars d’ici quelques années.
 
Le vérificateur général du Québec, Renaud Lachance, n’a pas mâché ses mots dans son rapport publié en juin.  Il affirme que l’ancien recteur de l’université et deux de ses administrateurs « ont manqué de transparence et ont fourni une information incomplète et souvent inexacte »  à l’UQAM, à l’Université du Québec et au ministère de l’Éducation, du Loisir et des Sports. Son rapport énumère une série de problèmes liés à la structure et à la surveillance du projet de partenariat public-privé.

M. Lachance souligne que des coûts croissants ont profité à Busac, puisque les paiements versés à la société étaient basés en grande partie sur le coût du projet.

Le conseil d’administration de l’UQAM, le ministère de l’Éducation, du Loisir et des Sports et l’Université du Québec n’échappent pas au blâme du vérificateur général. Les syndicats représentant les travailleurs de l’UQAM, dont le SCFP, affirment clairement que les trois administrateurs de l’université ne sont pas les seuls responsables de la faillite du projet.

Dans une déclaration conjointe émise au moment où les problèmes financiers prenaient de l’ampleur l’automne dernier, les syndicats soulignaient que la promotion des PPP par le gouvernement provincial était l’un des facteurs ayant contribué à la crise. Les syndicats continuent à exiger que la province respecte sa promesse d’assumer le coût de l’ Îlot Voyageur.

Les syndicats font aussi campagne en faveur d’un réinvestissement public majeur dans l’université.  Plus de 11 000 personnes ont signé une pétition destinée à la ministre de l’Éducation de la province et la liste s’allonge. Vous pouvez ajouter votre nom ici.