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Que contient le budget?

  • 330 millions de dollars sur deux ans pour étendre le plan d’action pour l’eau potable dans les communautés des Premières nations afin d’améliorer l’accès à une eau potable sécuritaire.

Qu’est-ce que cela signifie pour les Canadiennes et les Canadiens?

Le budget 2008 ne prévoit aucun nouveau financement spécifique pour améliorer la qualité de l’eau autre que pour étendre le plan d’action pour l’eau potable à l’intention des Premières nations.

Le budget prévoit que « le plan d’écoACTION détaillé du gouvernement fait des progrès quant à la préservation et l’amélioration de l’environnement, l’amélioration de l’air et de la qualité de l’eau, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et le traitement des effets sur la santé des polluants provenant de l’environnement ». Cependant, aucun « plan d’écoAction » réel ne semble exister : soit que c’est un secret d’État très bien gardé ou une velléité et une rhétorique politique. De plus, le site Web du gouvernement sur l’écoAction ne dit pas grand-chose au sujet de la qualité de l’eau.

Aucun programme, politique ou argent additionnel n’a été annoncé pour la ‘préservation ou l’amélioration’ de la qualité de l’eau. Une Stratégie nationale de l’eau complète brille par son absence. Bien que dans le budget de 2007 la stratégie ait reçu rien de moins qu’une mention honorable, nous avons quand même perdu du terrain. Il n’y a pas de financement accru pour les améliorations à l’infrastructure municipale de l’eau et des eaux usées ou leur entretien. Nos actifs publics en matière d’eau sont maintenant plus vulnérables que jamais face à la privatisation et aux profits des sociétés avec une invitation ouverte de la part de la société d’État sur les PPP nouvellement créée. Il est clair que la qualité de l’eau n’est pas une priorité dans ce budget.

Bien qu’un montant de 330 millions de dollars soit alloué aux améliorations de l’eau pour les Premières nations, le gouvernement joue un jeu de chiffres dans les affectations budgétaires du « renforcement des ententes de partenariat avec les Canadiennes et Canadiens autochtones ». Une grande partie de cet argent est reportée et provient des budgets précédents. L’argent supplémentaire pour les programmes à l’intention des Premières nations dans la santé, les services sociaux, l’éducation, l’infrastructure, incluant l’eau, s’élève à un triste 270 millions de dollars. Ces fonds pourraient être subordonnés à des ententes négociées entre les Premières nations, les provinces et les territoires, et le secteur privé. Dans de nombreuses collectivités des Premières nations, la question de l’eau est toujours sous pression et à risque élevé. Pour certaines collectivités, ces conditions catastrophiques ont été une réalité durant la plus grande partie de la décennie.

Quels choix ce gouvernement n’a-t-il pas faits?

Le gouvernement Harper a choisi d’exclure de son budget une Stratégie nationale de l’eau sérieuse et complète. L’accès à une eau propre et sécuritaire doit être inclus comme droit fondamental, et les normes doivent être légiférées pour assurer ce droit. L’eau du Canada doit être protégée des ententes commerciales contenues dans les ententes internationales qui encouragent la privatisation des services d’approvisionnement en eau et qui définissent l’eau comme un produit négociable.

Il est impératif que les exportations d’eau en vrac et les déviations des cours d’eau soient interdites. Une véritable stratégie mettrait en œuvre une stratégie nationale d’investissement publique pour toutes les collectivités du Canada.

Stephen Harper a refusé de signer la Déclaration des Nations Unies sur l’eau comme droit de la personne et décidé de faire preuve d’inaction pour assurer la santé et le bien-être des Autochtones et des terres. Le Plan d’action pour la gestion de l’eau potable dans les collectivités des Premières nations n’a fait que très peu de progrès. Deux ans plus tard, 59 % des exploitants de l’eau des Premières nations ne sont toujours pas formés; parmi les collectivités à haut risque, plus de la moitié le sont toujours; et, en vertu de ce budget, 91 collectivités autochtones doivent faire bouillir leur eau. Le gouvernement fédéral pourrait choisir d’élaborer une stratégie de l’eau afin d’assurer la santé et le bien-être des Autochtones. Il aurait pu respecter les engagements de l’Accord de Kelowna dans ce budget et alloué un montant d’argent important à l’infrastructure de l’eau des Autochtones. Il a plutôt choisi le déshonneur national.