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L’Alberta veut construire de nouvelles écoles en PPP. Mais cela lui coûtera cher, si l’on en croit une analyse économique menée sur ce projet. Le rapport conclut que pour deux écoles financées en PPP, on pourrait en construire trois en ayant recours au secteur public.

En juin dernier, le gouvernement provincial a annoncé son intention de privatiser le financement et l’entretien « majeur » à long terme de 18 nouvelles écoles à Calgary et à Edmonton. Edmonton et Calgary obtiendront chacune six nouvelles écoles publiques et trois nouvelles écoles catholiques. Au début de janvier, le gouvernement a annoncé qu’il avait réduit les possibilités à trois consortiums.

  • Le point : le 30 janvier, le gouvernement a décidé d’aller de l’avant avec 14 projets d’écoles en PPP. 

Le SCFP-Alberta a critiqué le projet lorsqu’il a été annoncé et a demandé à l’économiste de renom Hugh Mackenzie Doing the math: Why P3s for Alberta schools don’t add up, montre les véritables coûts, l’absence de transparence, la perte du contrôle public et les risques financiers accrus qui accompagnent les PPP. Il a été publié à Edmonton et à Calgary cette semaine.

Même si le gouvernement de l’Alberta affirme que les PPP sont une version « made in Alberta » de la privatisation, Hugh Mackenzie soutient qu’il aurait été préférable de financer les écoles directement plutôt que d’avoir recours au financement privé.

« Compte tenu de la richesse de la province, le fait que la province envisage un financement indirect par les PPP est étrange, pour dire le moins, écrit M. Mackenzie. Mais même si la province n’était pas en position de faire les investissements nécessaires sans emprunter, les faits montrent clairement que le recours à des PPP pour financer une infrastructure publique est un non-sens économique. »

Hugh Mackenzie démolit aussi les arguments en faveur du secteur privé sur le transfert de risque et montre que c’est toujours le public qui assume le risque en cas d’échec d’un projet ou d’une entreprise. « Le gouvernement ne peut pas se soustraire à ses obligations; on se demande donc pourquoi le gouvernement paie quelqu’un pour absorber un risque qu’il devra, en cas d’échec, absorber de toute façon », explique-t-il.

« Le gouvernement Stelmach ferme délibérément les yeux sur les hausses de coût très importantes associées au financement par les PPP, poursuit M. Lanovaz. Ces problèmes ont d’ailleurs déjà entraîné l’annulation d’un projet de palais de justice en PPP. Il est indéniable que les enfants de l’Alberta ont besoin de nouvelles écoles, mais le modèle des PPP est loin d’être le meilleur choix pour les contribuables de l’Alberta. »

Bien que l’on qualifie ces écoles d’innovatrices, des rapports soulignent qu’en vertu des projets de PPP, la province a interdit d’autres utilisations publiques des édifices scolaires, comme les garderies, les services de garde après l’école et les locaux partagés avec des bibliothèques ou des unités de santé publique. Autrement dit, comme l’a dit un chroniqueur, « on revient à l’ancien modèle des édifices à usage unique ».

« Le conseil espérait que nous pourrions faire un usage communautaire plus divers des écoles, a confié aux médias Gerry Gibeault, conseiller scolaire d’Edmonton, parce que c’est ce que les contribuables attendent de leurs établissements. Les PPP nous ramènent en arrière. »