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Le conseil municipal de Winnipeg risque gros s’il croit que les PPP ouvriront la voie à une baisse de la taxe d’affaires de 56 millions de dollars.

Pour 2008, le budget d’immobilisations de la ville prévoit le recours à des PPP pour mettre à niveau et entretenir deux grands systèmes d’artères et de viaducs et pour construire et gérer trois postes de police. La ville devra payer au secteur privé pendant des décennies.

Le maire Sam Katz, se basant sur un rapport favorable aux gens d’affaires, veut sous-traiter, privatiser et réduire les services municipaux. Le rapport préconise une politique de réduction aveugle des dépenses pour atteindre son but ultime, c’est-à-dire remplacer les revenus de 55 millions de dollars que perdra la ville chaque année si elle élimine la taxe d’affaires.

Des universitaires et des groupes communautaires se joignent à la section locale 500 du SCFP, qui représente les travailleurs municipaux de Winnipeg, pour lutter contre les projets régressifs du maire. La section locale organise une campagne dont le slogan est
« Positively public – the Winnipeg way ».

Il ne sera pas facile de combler la perte de 56 millions de dollars creusée par l’élimination de la taxe d’affaires. La privatisation ne fera pas disparaître les dettes des livres de la Ville, puisque les paiements de loyer à long terme des PPP sont une importante obligation financière dont il faut tenir compte et qui doit être prévue au budget. Le Centre canadien des politiques alternatives soutient que la « Commission des ouvertures économiques » de la Ville crée des ouvertures pour quelques veinards, aux dépens de la collectivité.

À Regina, l’élimination de la taxe d’affaires n’a rien réglé. Au contraire, depuis la disparition de la taxe, la Ville de Regina a senti croître la pression financière et a dû se tourner vers les compressions, la privatisation et la sous-traitance.

Ceux qui font pression pour l’élimination de la taxe d’affaires sont un peu comme des renards qui voudraient garder le poulailler, selon le professeur d’économie Ian Hudson.

M. Hudson, qui enseigne à l’Université de Winnipeg et est associé de recherche au CCPA, a étudié les PPP. Il avertit la Ville de ne pas s’attendre à des miracles économiques.
« Compte tenu des résultats qu’ont donnés ces partenariats au Canada, il faut être particulièrement optimiste pour prédire quelque économie que ce soit », écrit-il.

Les Winnipégois n’ont pas à regarder plus loin que le pont Charleswood pour savoir à quoi s’attendre d’un PPP. John Loxley, professeur d’économie à l’Université de Winnipeg, a analysé le contrat de PPP et a conclu que le financement privé du pont de 11,6 millions de dollars a coûté aux contribuables 1,4 million de dollars de plus que si les travaux avait été réalisés avec des fonds publics. Plus de 10 pour cent du coût du projet a été consacré à la préparation et à l’évaluation des soumissions de PPP.

Normalement, la Ville de Winnipeg rembourserait un prêt en 20 ans, mais le PPP du pont Charleswood est une entente de 30 ans, ce qui augmente les coûts et prolonge de 10 ans le remboursement de la dette. M. Loxley fait également remarquer que les paiements de loyer sont considérés comme un passif financier et qu’ainsi aucune dette n’est retirée des livres de la Ville.

Fait étonnant, la division manitobaine de la Fédération canadienne des contribuables soutient que les PPP « protégeraient » les contribuables. Et, bien que les tenants de la droite clament depuis longtemps que les baisses d’impôts « sont bonnes
pour l’économie
», ils se trompent. À Regina, les prétendus avantages des baisses d’impôts pour les entreprises locales – y compris le magasin vedette d’Eaton – ne se sont jamais réalisés. Eaton a fermé ses portes en 1999.

Mais il y a de bonnes nouvelles pour les services publics à Winnipeg. En octobre, la section locale 500 du SCFP a réussi à convaincre le conseil qu’il était plus efficace de garder un nouveau centre d’appels 311 à l’interne que de le sous-traiter.

Consultez le site Web de la section locale 500 du SCFP pour suivre les derniers développements de la campagne.