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Les politiques du gouvernement conservateur sèment la pagaille dans le secteur manufacturier canadien. C’est ce qu’ont déclaré hier sur la Colline du Parlement Paul Moist, président national du SCFP, et d’autres leaders syndicaux canadiens, ainsi que les chefs des partis d’opposition Jack Layton, Stéphane Dion et Gilles Duceppe. L’orage gronde et 2 500 travailleurs, militants et autres citoyens ont pris le temps d’aller dire au gouvernement que l’hémorragie de milliers de bons emplois bien payés, remplacés par des emplois au salaire minimum, mènera le Canada à sa perte.

« Quelles sortes d’emplois voulons-nous? » s’est écriée Barb Byers, vice-présidente du CTC, devant la foule énergique. Dominique Vaillancourt, du conseil du travail d’Ottawa et du district, a accusé le gouvernement « d’échanger de bons emplois syndiqués contre de mauvais emplois à bas salaires » pendant que le travail syndiqué est envoyé dans des pays où les salaires sont faibles et où les droits des travailleurs sont pour ainsi dire inexistants.

Jack Layton, leader du NPD fédéral, a souligné que ce sont les travailleurs qui font le travail communautaire pendant que leurs emplois s’envolent vers le moins offrant. « Qui soutient les écoles et les équipes de hockey? a-t-il demandé. C’est vous, et maintenant, ville après ville, village après village, vos emplois disparaissent. » M. Layton a demandé un soutien accru à la loi anti-briseurs de grève, défaite par une mince marge, et que les libéraux ont refusé d’appuyer à la dernière session. D’ailleurs, pendant tout le discours qu’a prononcé Stéphane Dion, on entendait bourdonner le mot « anti-scab ».

Prenant la parole au nom de milliers de travailleurs du secteur manufacturier du Québec, Henri Massé, président de la FTQ (Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec) a décrié les pertes d’emplois. Selon M. Massé, 175 000 emplois ont été perdus dans le secteur manufacturier au Québec, beaucoup plus qu’au cours de la dernière récession. « Nous vivons l’une des pires crises de ce secteur depuis de très nombreuses années », a-t-il ajouté.

« On ne peut pas avoir des collectivités dynamiques et de bons services publics sans emplois bien payés », a affirmé Paul Moist. Il a parlé de l’horreur que ressentent les gens de tout le pays, de l’Île de Vancouver à Terre-Neuve, en voyant partir les matières premières du Canada pendant que de bons emplois se perdent en Ontario et que les moulins et les usines ferment dans d’autres régions du pays. Et, exigeant que le gouvernement défende les emplois canadiens, Paul Moist a rappelé à Stephen Harper que « les droits de la personne ne peuvent pas exister sans les droits syndicaux, que ce soit en Chine ou au Canada. Vous n’avez qu’à regarder autour de vous dans votre propre pays. »