On ne sait toujours rien du contenu du vaste accord de libre-échange canado-européen, ce qui n’a pas empêché le gouvernement conservateur d’organiser une réception de lancement pour ses amis de l’entreprise privée.
Mardi matin, le ministre du Commerce, Ed Fast, a vanté les bienfaits de cet accord à une activité de la Chambre de commerce du Canada. Ce sont les événements de ce genre qui démontrent que les lobbyistes d’entreprises en savent plus sur le contenu de l’Accord économique et commercial global (AÉCG) entre le Canada et l’Union européenne que les députés ou l’ensemble des Canadiens.
Les détails de l’AÉCG sont un secret bien gardé. Le SCFP et ses alliés exhortent donc le premier ministre Harper à rendre public le texte de l’AÉCG. Demandez-lui la même chose en signant la pétition.
Des fuites révèlent les risques de cet accord
Plus tard ce jour-là, la galerie des visiteurs de la Chambre des communes s’est remplie de représentants de l’entreprise privée, au moment où le premier ministre Harper a dévoilé un « résumé technique » qui dit bien peu de choses sur ce que nous avons échangé dans cet accord.
Au fil des négociations, des fuites de documents ont permis de savoir que l’AÉCG menace les services publics, le pouvoir administratif local et l’environnement.
Cet accord de grande envergure serait le premier à assujettir les municipalités aux règles internationales en matière de dépenses publiques. Il serait dorénavant interdit d’assortir des politiques d’embauche ou d’achat local aux contrats d’approvisionnement.
Les fuites révèlent aussi que l’AÉCG encouragerait et concrétiserait la privatisation des services publics essentiels, comme les réseaux d’aqueduc et d’égout, une exigence des multinationales européennes de l’eau.
Enfin, l’AÉCG accorderait aux sociétés européennes le droit de poursuivre les gouvernements et administrations dont les décisions nuiraient à la rentabilité de leurs investissements. Si le Canada signe l’AÉCG, les investisseurs européens pourront contester les réglementations et les décisions publiques devant des tribunaux secrets pour obtenir des indemnités.
Nous pouvons encore stopper l’AÉCG
Il est encore temps de stopper l’AÉCG, puisqu’il faudra encore deux ans pour finaliser, ratifier et mettre en œuvre cet accord dangereux.
Le SCFP se mobilise, de concert avec ses alliés, afin de stopper la ratification et la mise en œuvre de l’AÉCG. Les participants à notre congrès national ont adopté une résolution demandant au SCFP d’œuvrer, avec ses partenaires de coalition canadiens et européens afin d’obtenir la publication du texte de l’AÉCG, d’exiger un débat démocratique et une consultation publique à son sujet, et de faire pression sur les provinces et les municipalités afin qu’elles demandent d’être exclues de cet accord.
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