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Les promesses de baisses d’impôts commencent à ressembler à un film de série B.

 

Le leader conservateur Stephen Harper promet de réduire la taxe sur les produits et services (TPS), une mesure qui profitera beaucoup plus aux riches qu’au reste d’entre nous. Entre-temps, le premier ministre Paul Martin continue d’essayer de nous faire croire que ses réductions d’impôt seront une bonne affaire pour la classe moyenne.

 

Tant Stephen Harper que Paul Martin font tout pour acheter votre vote. Mais non seulement leurs promesses n’ont-elles rien à voir avec les vraies priorités des Canadiens, en plus elles sont trompeuses. La part qui ira aux personnes à revenu élevé est beaucoup plus importante qu’ils ne le veulent l’admettre. 

 

Tous les sondages montrent que les Canadiens veulent avant tout améliorer les soins de santé et d’autres services publics, comme l’éducation. Mais ni les promesses des conservateurs, ni celles des libéraux ne répondent à ces priorités, et on ne peut faire confiance ni à Stephen Harper ni à Paul Martin pour tenir leurs promesses. 

 

Les conservateurs (le parti qui a créé la TPS) soutiennent qu’ils réduiront immédiatement la taxe de 1 pour cent, ce qui coûtera 4,5 milliards de dollars par année. Mais, implicitement, la promesse de M. Harper prévoit aussi la réduction du crédit pour la TPS.  

 

Le crédit pour la TPS fournit plus de 3 milliards de dollars par année à 8 millions de Canadiens à moyen et à faible revenu. La réduction du crédit pour la TPS serait une mesure régressive.  

 

La TPS devait permettre d’amasser 31,5 milliards de dollars en 2005-2006, selon le budget de février 2005. Mais ce montant exclut les 3 milliards de dollars accordés grâce au crédit pour la TPS cette année. Le montant brut total qui sera recueilli par la TPS cette année est plus près des 35 milliards de dollars. 

 

Ainsi, une réduction de 1 pour cent de la TPS coûtera 5 milliards de dollars, et non 4,5 milliards comme le soutient M. Harper. Ou bien Stephen Harper ne comprend rien aux finances publiques, ou bien il trompe les Canadiens en ne leur révélant pas qu’il diminuera le crédit pour la TPS. 

 

L’analyse effectuée par l’Organisation nationale anti-pauvreté montre qu’une réduction de 1 pour cent de la TPS ne permettra d’offrir aux familles à faible revenu qu’une baisse d’impôt moyenne annuelle de 143 $. Moins de 10 pour cent du total des avantages ira aux familles à faible revenu. Avec la réduction du crédit pour la TPS, la promesse de Stephen Harper empirerait la situation des Canadiens à faible et à moyen revenu. 

 

Les plans de réduction d’impôt de Paul Martin ne sont guère plus sensés. Les baisses d’impôt promises dans « La mise à jour économique et financière » de novembre disparaissent après 2006 pour les travailleurs à moyen et à faible revenu, mais elles grimpent en flèche pour les personnes à revenu élevé. Une fois complètement mises en œuvre, les réductions donneront à une personne dont le revenu est de 40 000 $ un allégement fiscal de seulement 270 $, tandis que quelqu’un qui gagne 150 000 $ économisera plus de 2 000 $ d’impôt. Une famille à deux revenus qui gagne 60 000 $ obtiendra une baisse d’impôt de 247 $ seulement, alors qu’une famille semblable dont le revenu est de 150 000 $ recevra plus de 1 000 $.  

 

Trompeuses. Régressives. Et coûteuses. D’une façon ou d’une autre, si leurs promesses se réalisent, il y aura moins d’argent à investir dans les services publics, des services qui profitent à tous les Canadiens, peu importe leur niveau de revenu. 

 

Les mesures fiscales devraient cibler les personnes qui en ont vraiment besoin, pour éviter qu’elles mènent à la faillite et enlèvent des fonds à d’autres programmes. On devrait par exemple augmenter le crédit pour la TPS et hausser la Prestation fiscale canadienne pour enfants. 

 

Certains soutiennent que le Canada doit réduire ses impôts pour fouetter l’économie et la productivité. Mais depuis cinq ans, le gouvernement libéral a accordé plus de 100 milliards de dollars en baisses d’impôt aux entreprises et aux personnes à revenu élevé. Résultat : les profits des entreprises ont connu une hausse fulgurante et les riches continuent de s’enrichir. Mais les taux d’investissement ont chuté et la productivité stagne.  

 

Il ne sert à rien de maintenir ce cap. Puisque le secteur privé ne respecte pas sa partie du marché, l’économie a besoin d’un investissement plus direct dans l’infrastructure, l’éducation et la santé. Ces investissements contribueront plus à accroître la productivité et à améliorer l’économie que des baisses d’impôt additionnelles pour les riches. 

 

Certaines personnes trouvent intéressante l’idée d’une baisse d’impôt parce que leur salaire n’a pas augmenté depuis cinq ans, tandis que les frais de scolarité, le coût du transport en commun et d’autres frais ont grimpé. Au lieu d’une baisse d’impôt de moins de 1 dollar par jour, il faut de vraies augmentations de salaire – en commençant par un salaire minimum de 10 $ – et des services publics de qualité et plus accessibles.  

 

Loin de souhaiter d’immenses baisses d’impôt à tout prix, les Canadiens veulent plutôt que le gouvernement protège l’environnement, reconstruise notre infrastructure, réduise la pauvreté et fournisse des services d’éducation et de santé de grande qualité.