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La multinationale des eaux Suez n’est plus la bienvenue à Halifax – et le maire affirme qu’en confiant le nettoyage du port au secteur public, la ville économisera des millions de dollars.

Le vendredi 20 juin, le gouvernement régional a annulé le contrat de 3P qui le liait au consortium dirigé par Suez après que la société française ait refusé d’assumer ses responsabilités en cas de non-respect des normes environnementales pour la suite du projet. En annulant cette entente honteuse, la ville de Halifax peut enfin faire ce qui devait être fait, c’est-à-dire veiller à ce que la propriété et la gestion du système de traitement des eaux usées de la ville soient publics.

La décision de la ville – et le refus de la société d’assumer les risques inhérents à la gestion du système de traitement des eaux usées – met en lumière les dangers des projets 3P dans le domaine de l’eau et de tout autre service public. Les détails qui commencent à faire surface au sujet des dépassements de coûts et le flou entourant les risques et les responsabilités devraient servir de mise en garde à toutes les autres municipalités.

La société tentait de négocier des changements au contrat. Suez voulait apparemment que les contribuables paient les pénalités qui lui seraient imposées si l’eau qu’elle traite ne répond pas aux normes fixées. Exiger tous les profits et rejeter tous les risques n’est pas une situation nouvelle lorsqu’il est question de 3P. Le contrat 3P pour le traitement des égouts de la ville de Hamilton a laissé les contribuables aux prises avec un important déversement d’eaux usées.

Le maire d’Halifax, Peter Kelly, a dit aux médias que la résiliation de ce contrat permettra aux contribuables d’économiser des millions de dollars. « Nous avons maintenant réussi à éliminer l’intermédiaire… à récupérer sa marge de profit », a affirmé le maire.

À titre de membre de la coalition Eaux aguets, le SCFP a été l’un des plus sévères critiques de ce projet 3P. Le SCFP continue de faire pression sur les dirigeantes et dirigeants municipaux afin qu’ils veillent à ce que la propriété et la gestion des systèmes de traitement des eaux usées demeurent la responsabilité du secteur public. Suez, qui exploitait ce projet sous son nom nord-américain de United Water, était à la tête du consortium qui avait obtenu ce contrat d’une valeur de 465 millions de dollars. La décision de la ville de se retirer du projet rappelle que même lorsque les contrats de 3P ont été signés, on peut toujours les résilier.

Le nettoyage du port aurait du être fait depuis longtemps et la population exerçait de fortes pressions pour que cessent les déversements d’eaux non traitées dans le port de Halifax. Mais la collectivité n’a pas accepté que la solution à ce problème passe par le privé. La négociation du contrat 3P a manqué de transparence (pour un rappel de toute l’histoire du nettoyage du port de Halifax, lisez le chapitre sur le sujet dans le rapport annuel 2002 du SCFP sur la privatisation en vous rendant sur le site : http://www.scfp.ca/www/ARP2002Halifax).

L’annulation du contrat 3P ouvre aussi la porte à une amélioration des normes environnementales et des technologies utilisées pour traiter les eaux usées des villes. L’une des questions toujours en suspens dans cette affaire a trait aux droits de la personne. Une plainte avait été déposée concernant l’emplacement de l’une des usines qui devait être construite dans une collectivité à faible revenu comptant une grande proportion de résidentes et résidents de couleur.