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Plus de 200 membres, conseillères et conseillers, alliées et alliés du SCFP ont partagé leurs expériences personnelles, leurs défis mais aussi leurs victoires, au forum sur l’égalité lors du congrès national du syndicat, à Québec. Ils ont illustré ces expériences de vie par les mots, par l’art et par la chanson, ils ont réfléchi sur leur militantisme pour l’égalité et ont refait le plein d’énergie pour les luttes à venir.

Ces histoires individuelles étaient au cœur du forum. Les membres des comités nationaux qui se consacrent à la recherche d’égalité ont raconté des événements et des tranches de vie qui ont servi de bougie d’allumage pour leur militantisme en faveur de l’égalité. Les participants se sont réunis en petits groupes pour parler des origines de leurs luttes et de leurs triomphes. Kalmunity et Kathia Rock nous ont offert leur fabuleuse musique; Queen Ka nous a donné un slam fougueux. Elise Bryant, notre maîtresse de cérémonie et animatrice, nous a aidés à mettre tout cela en images et en poème.

Les membres du SCFP qui ont généreusement accepté de partager leur cheminement avec l’assistance sont :

  • Audrey Gauthier, du Comité national du triangle rose,
  • Heather Acoose, du Conseil national des Autochtones,
  • Sheryl Burns, du Comité national des femmes,
  • Stephen Drost, du Groupe de travail national sur les personnes avec des déficiences,
  • Veriline Howe, du Comité national arc-en-ciel.

Ces consœurs et confrères se sont exprimés sur la stigmatisation, les étiquettes, l’exclusion.

Burns : « J’ai passé la plus grande partie de ma vie à faire semblant que j’entendais normalement, et j’ai payé très cher pour cela. C’était épuisant, humiliant et démoralisant. »

Acoose : « À l’école élémentaire, j’étais une “Aborigène”, à l’école secondaire j’étais une “Indienne”, au collège j’étais une “Autochtone” et maintenant, je suis une “personne des Premières Nations”. En réalité, je suis un être humain avec ma propre culture et mon identité. »

Howe : « Année après année, c’étaient les mêmes étudiants qui étaient choisis et qui passaient avant à cause de leur couleur et de leur statut. J’étais regardée de haut, même si je brûlais d’envie de participer, d’être incluse et d’exercer mes talents. »

Ces membres ont évoqué les obstacles financiers, le racisme, la discrimination et le harcèlement qui les ont menés parfois à la dépression et à l’isolement, qui ont provoqué ultimement leur colère mais aussi renforcé leur détermination.

Drost : « Rejeté, mis à la porte, j’ai subi une indifférence inouïe. En rentrant chez moi, j’ai pensé : “De quel droit ce travailleur social peut-il me rejeter?” Mais plus j’étais fâché, plus je devenais déterminé. »

Howe : « Je me sentais blessée, écrasée, et je me suis dit : “Quelle effrontée de me faire un commentaire pareil, alors que je suis aussi compétente qu’elle.”»

Les militantes et militants ont aussi parlé de leurs parents.

Gauthier : « Ma mère m’a insufflé la volonté de prendre la parole, de me battre pour la justice. »

Acoose : « Mes parents sont tous les deux passés par le système des pensionnats autochtones. Ils nous ont élevés en ville, où le racisme était encore quelque chose d’acceptable. »

Drost : « Mes parents m’ont beaucoup soutenu et encouragé. Ils m’ont transmis deux valeurs importantes : l’équité et le respect. »

Les membres ont aussi rendu hommage à la solidarité témoignée par leurs mentors et leurs collègues membres du syndicat.

Burns : « Mon mentor m’a suggéré de parler aux autres de ma déficience auditive et, plus tard, de demander un horaire modifié. Ça a changé bien des choses pour moi. »

Gauthier : « Lorsque j’ai adhéré au syndicat, je me suis sentie acceptée, soutenue, “normale”, respectée. »

Acoose : « Un collègue m’a dit qu’il y avait “plusieurs sortes de congés que je pouvais prendre et que je n’étais pas obligée de perdre mon salaire”. Je lui ai été tellement reconnaissante cette journée-là. »

Les participantes et participants ont également parlé d’entraide et de lutte pour la justice.

Drost : « J’ai la réputation de remettre le statu quo en cause au travail; mon travail, c’est de protéger les gens contre le système. »

Acoose : « La personne qui m’a incitée à devenir déléguée syndicale m’a expliqué que je “pouvais aider les autres travailleurs et prendre leur défense, comme je le fais maintenant”. Alors je suis allée à une réunion et j’ai été élue. »

Burns : « J’ai commencé à faire pression pour qu’on fournisse un service de sous-titrage en temps réel sur un grand écran à l’avant de la salle, afin que tous les délégués puissent en profiter. »

Howe : « Je crois fermement que les droits équitables sont des droits pour tout le monde. L’inéquité, ça peut écraser une personne et la stigmatiser. »

Gauthier : « Mon syndicat m’a épaulée, et je voulais que les autres puissent profiter des conseils qu’on m’avait donnés. Je voulais aider les gens à prendre conscience qu’on peut intégrer ses valeurs dans son travail, qu’avec du soutien, tout est possible. »

Ils se sont exprimés sur les origines profondes de leur militantisme.

Drost : « Militer dans un syndicat, militer pour les droits des personnes avec des déficiences, ce n’est pas une situation, ce n’est pas une cause, c’est un mode de vie. »

Burns : « Ma vie de militante a commencé dans le ventre de ma mère. »

Acoose : « Qu’est-ce qui m’a poussée à l’action? L’histoire de ma vie. »


Les organisateurs de cet événement tiennent à dire un merci spécial à Veriline Howe, Steve Drost, Sheryl Burns, Heather Acoose et Audrey Gauthier pour nous avoir fait profiter de leur cheminement personnel, à Élyse Bryant pour ses conseils éclairés, aux artistes qui ont nourri nos âmes avec leur musique et leur poésie, à Yolanda McLean et Brian Barron, vice-présidente et vice-président à la diversité à l’exécutif national pour l’animation, ainsi qu’à toutes celles et ceux qui ont donné temps et efforts pour faire de ce forum sur l’égalité un événement fabuleux.