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Sondage sur la charge de travail et les soins aux patients – Résumé des résultats
Depuis son élection, en 1995, le gouvernement ontarien a institué une politique de compressions dans les hôpitaux de soins chroniques. Il a décidé que de nombreux patients soignés dans les établissements de soins chroniques devraient faire avec beaucoup moins de soutien et de soins. Pour ce faire, il a fermé des milliers de lits et projette d’en fermer des milliers d’autres également. Un élément important de cette politique est que les patients qui, auparavant, étaient soignés dans les établissements pour malades chroniques seraient transférés dans des établissements de soins de longue durée, où le financement des soins est beaucoup moins élevé.
Récemment, le gouvernement a dû changer quelque peu son orientation. Quatre hôpitaux pour soins chroniques qui devaient fermer leur portes resteront ouverts. Mais on continue de réduire le financement des autres établissements.
En juin 2000, le Comité de soins chronique et de soins de longue durée du Conseil des syndicats hospitaliers de l’Ontario/SCFP [note 1] a fait un sondage auprès des travailleuses et travailleurs dans les hôpitaux de soins chroniques actuels et anciens de l’Ontario. Le sondage, élaboré avec l’aide du Service de recherche du SCFP et du sociologue David Hubka, visait le personnel des soins de santé de première ligne. Il évalue les effets des compressions dans le financement sur la charge de travail et les soins aux patients et donne une voix au personnel de première ligne de ces établissements. [note 2]
Les résultats indiquent que les travailleuses et travailleurs sont confrontés à de graves problèmes : travail non rémunéré, charge de travail et soins aux patients. [note 3]

Travail non rémunéré
Plus de la moitié des répondantes et répondants ont rapporté faire au moins un type de travail non rémunéré.
Une majorité (54 %) a signalé travailler avant ou après les heures sans aucune rémunération. Une proportion similaire (57 %) a rapporté travailler pendant la pause du lunch sans rémunération. Environ 16 % de tous les répondants disent travailler 30 minutes ou plus par jour sans être payés; 47 % disent travailler plus d’heures non rémunérées qu’il y a quatre ans.
Effets sur la santé des travailleuses et travailleurs
Une majorité de répondants croit que la charge de travail nuit à leur santé.
Presque 92 % des répondants affirment que leur charge de travail augmente et 79 % croient que leur charge de travail nuit à leur santé.
(Près de 96 % des préposés aux soins de santé et des travailleuses et travailleurs de soutien personnel qui ont répondu au questionnaire estiment que la charge de travail nuit à leur santé.)

Effets sur la santé des patients et des résidents
De nombreuses personnes ont répondu avoir des patients qui peuvent sortir du lit ou s’asseoir dans une chaise roulante mais le font rarement en raison du manque de ressources.
Vingt-neuf pour cent (29 %) rapportent avoir des patients qui se lèvent rarement du lit en raison du manque de ressources. Soixante pour cent (60 %) des répondants disent qu’au moins un des patients avec lesquels ils travaillent sortirait de sa chaise roulante s’il pouvait avoir plus d’exercice et 35 % disent que c’est une augmentation par rapport à il y a quatre ans.

Effets sur la qualité de vie des patients et des résidents
Plus de la moitié dit que le personnel peut sortir les patients à l’extérieur moins d’une fois par mois. La moitié des répondants disent avoir moins de cinq minutes par jour pour causer avec chaque patient.
Cinquante-sept pour cent (57 %) des répondantes et répondants disent que le personnel peut sortir les patients à l’extérieur moins d’une fois par mois; ce pourcentage est légèrement plus élevé que les 52 % qui ont dit la même chose il y a quatre ans. Plus de la moitié des gens (52 %) disent avoir moins de 5 minutes par jour pour parler de choses et d’autres avec chacun de leurs patients et 82 % disent avoir moins de temps pour parler à leurs patients qu’il y a quatre ans.
Qu’est-ce qui se passe quand on coupe les fonds ?
L’étude fournit aussi une comparaison des répondantes d’un hôpitaux qui est en voie de conversion d’un établissement de soins chroniques en un établissement de soins de longue durée (le Centre de santé Perley-Rideau pour anciens combattants) et les hôpitaux qui continuent de fournir des soins chroniques.
Jusqu’à tout récemment, le Centre de santé Perley-Rideau pour anciens combattants était un établissement de soins chroniques. Le gouvernement l’a transformé en établissement de soins de longue durée (SLD). Ces établissements (foyers de soins infirmiers et foyers pour personnes âgées) fonctionnent généralement avec la moitié moins de fonds que les établissements de soins chroniques. (De plus de 200 $ par patient par jour à moins de 100 $ par résident par jour). Ainsi, le gouvernement a réduit le financement du Centre de santé Perley. Au moment de l’étude, il recevait environ 150 $ par résident par jour. Comme nous l’avons indiqué plus tôt, la réduction du financement du Centre Perley fait partie de la politique plus large du gouvernement ontarien de réduire les lits pour soins chroniques et de les remplacer par des lits moins coûteux pour les soins de longue durée. Le Centre Perley est un des premiers établissements à connaître de telles coupures; il est donc intéressant de comparer l’expérience des travailleuses et travailleurs de cet établissement à celle de leurs homologues des établissements de soins chroniques.
Les répondantes et répondants du Centre Perley ont rapporté un plus grand nombre de problèmes concernant la charge de travail. [note 4] Ces personnes étaient plus nombreuses à répondre qu’elles travaillaient avant ou après les heures des travail sans aucune rémunération (73 % contre 53 % des hôpitaux du sondage). Il était plus probable qu’elles diraient qu’elles travaillaient pendant l’heure du lunch (67 % contre 54 %) et qu’elles faisaient plus de travail non rémunéré qu’il y a quatre ans (54 % par rapport à 45 %). Elles disaient aussi que leur charge de travail augmente
(10 % par rapport à 90 %); que la charge de travail nuit à leur santé (86 % par rapport à 77 % des répondants des hôpitaux).
De manière similaire, les répondantes et répondants soulignent habituellement un plus grand nombre de problèmes concernant la qualité des soins. Les répondants du Centre Perley tendent plus à dire que les patients ont un bain ou une douche ou moins par semaine que les répondants des autres établissements (96 % par rapport à
68 %).
Les répondantes et répondants du Centre Perley répondent en plus grand nombre avoir des patients qui se lèvent rarement du lit faute de ressources (48 % par rapport à
25 %).
Il était plus probable que ces personnes répondaient avoir des patients qui ne se lèvent pas du lit en raison d’un manque d’exercice (76 % par rapport à 57 %); 44 % des répondants du Centre Perley disent que c’est une augmentation par rapport à il y a quatre ans, en comparaison de 34 % des autres répondants. Elles risquaient plus de souligner avoir moins de cinq minutes par jour pour parler de choses et d’autres avec chaque patient (69 % par rapport à 49 %). Elles risquaient plus de souligner avoir moins de temps qu’il y a quatre ans, 93 % par rapport à 80 % des autres répondants.

Conclusion
De manière générale, ces résultats indiquent que les compressions dans le financement et les pénuries de personnel en résultant ont des effets mesurables et négatifs sur la qualité des soins fournis dans les hôpitaux de soins chroniques – une autre preuve que l’intégrité du système de soins de santé de l’Ontario est sérieusement compromise en raison des compressions financières du gouvernement.
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Notes
1. Le CSHO/SCFP est l’agent de négociation central pour 20 000 employés d’hôpitaux en Ontario, y compris le personnel des établissements de soins chroniques et les anciens établissements de soins chroniques.
2. Un échantillon au hasard de 424 membres a été pris à partir d’un groupe de quelque 2400 membres dans 6 hôpitaux et 1 établissement de soins de longue durée. La taille de l’échantillon représente 17,7 % de la population. Les membres du SCFP ont été sondés à l’Hôpital St. Peter (Hamilton), St-Vincent (Brockville), St-Joseph (Guelph), le Centre de santé Perley-Rideau pour anciens combattants (Ottawa), l’Institut de réadaptation de Toronto (Toronto), l’Hôpital Shaver (St. Catharines) et le Centre de soins Providence (Toronto).
3. La marge d’erreur pour les proportions de l’échantillon est + ou – 5,1 % 19 fois sur 20.
4. Toutes les différences entre le Centre Perley et les autres hôpitaux sont significatives au niveau 0,05 de signification.

Sondage sur la charge de travail et les soins aux patients : Principaux résultats
Le gouvernement ontarien au pouvoir a adopté une politique de compressions dans les hôpitaux de soins chroniques.
Cette étude évalue les répercussions des coupures de financement sur la charge de travail et les soins aux patients et donne une voix au personnel de première ligne de ces établissements.
L’étude nous donne une autre preuve que l’intégrité du système de soins de santé de l’Ontario est compromise en raison des compressions financières du gouvernement.
Résultats généraux
Une majorité (54 %) a rapporté travailler avant ou après les heures de travail sans rémunération.
Pour 92 % des répondantes et répondants, la charge de travail augmente, et 79 % des gens estiment que la charge de travail nuit à leur santé.
Vingt-neuf pour cent ont des patients qui se lèvent rarement du lit faute de ressources.
Plus de la moitié des répondantes et répondants (52 %) disent avoir moins de cinq minutes par jour pour parler de choses et d’autres avec chacun de leurs patients.

Le cas du Centre Perley
Les compressions budgétaires du Centre Perley font partie de la politique générale du gouvernement ontarien de réduire le nombre de lits de soins chroniques et de les remplacer par des lits de soins de longue durée moins coûteux.
Les répondantes et répondants du Centre Perley disent en plus grand nombre travailler avant ou après les heures sans rémunération (73 % contre 53 % dans les autres hôpitaux sondés).
Les répondantes et répondants du Centre Perley soulignent en plus grand nombre que la charge de travail nuit à leur santé (86 % par rapport à 77 % dans les autres hôpitaux).
Les répondantes et répondants du Centre Perley soulignent en plus grand nombre avoir des patients qui se lèvent rarement du lit faute de ressources (48 % contre 25 % dans les autres établissements du sondage).
Les répondantes et répondants du Centre Perley sont plus nombreux à dire qu’elles et ils ont moins de cinq minutes par jour pour parler de choses et d’autres avec chacun de leurs patients (69 % par rapport à 49 % des autres hôpitaux du sondage).
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