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RÉSUMÉ

La privatisation rendue publique C’est une offre d’achat publique qui enflammerait n’importe quelle assemblée d’actionnaires. Les entreprises sont en train de faire main basse sur nos services publics à un rythme sans précédent.

Le rapport annuel du SCFP sur la privatisation documente pour la première fois l’ampleur de la prise de contrôle des sociétés privées qui est en train de se produire dans nos hôpitaux, nos écoles, nos services municipaux, nos centres communautaires, nos services sociaux et nos services publics (eau et électricité). Lorsque tous les points sont reliés, une image précise prend forme : les bons emplois, la sécurité publique, la qualité et l’accessibilité sont menacés.

Le pillage des fonds publics

Contrairement au baratin que l’on nous sert pour nous vendre la privatisation, la vente des services publics ne permet pas d›économiser l’argent du trésor public. Les ententes conclues avec les sociétés privées obligent les gouvernements et les contribuables à assumer les risques de nombreux projets et à ramasser les pots cassés en cas d›échec. Les services privatisés continuent de puiser dans les fonds publics. Mais plutôt que de payer pour des services bien administrés et efficaces, les dollars des impôts servent maintenant à subventionner les marges de profit des sociétés multinationales.

Les installations et les infrastructures construites grâce aux dollars publics sont vendues aux privatiseurs à des prix dérisoires. Les contribuables paient pour louer des installations qui leur appartenaient auparavant et qu’ils pourraient éventuellement devoir racheter. Les coûts d’emprunt plus élevés pour le secteur privé, les frais de consultation gonflés, les longs processus d’appels d’offres, la surveillance coûteuse des entrepreneurs privés, les nouveaux frais d’utilisation et beaucoup d’autres frais cachés font grimper la facture des citoyennes et citoyens. De récents exemples, comme les écoles à crédit-bail en Nouvelle-Écosse, l’autoroute à péage du Nouveau-Brunswick et la réforme de l’aide sociale en Ontario, montrent que la privatisation coûte beaucoup plus cher.

Des compromis en matière de qualité et de sécurité

Qu’il s’agisse d’un sain approvisionnement en eau potable pour la collectivité, d’une école propre et sans danger ou d’un repas nourrissant à l’hôpital, la privatisation menace la qualité des services sur lesquelles comptent les Canadiennes et Canadiens. Les privatiseurs « tournent les coins rond»  et réduisent les emplois pour maintenir leurs coûts au minimum. Une telle attitude peut être très dangereuse pour la santé et la sécurité publiques.

La ruée vers la privatisation des services de santé se poursuit avec autant d’intensité, malgré les preuves éclatantes de l›échec des soins de santé privés aux États-Unis. Des écoles mal nettoyées par des concierges sous-traitants sont en train de devenir des risques pour la santé et la sécurité des élèves et du personnel enseignant. Les sondages montrent que les Canadiennes et Canadiens s’opposent à la privatisation de l’eau dans une proportion de cinq contre un. Les entreprises privées qui exploitent les installations de traitement des eaux usées ramènent leurs effectifs au strict minimum et réduisent les normes, créant ainsi des conditions propices aux déversements d›égouts et à la pollution de l’eau potable.

Et l’histoire se répète dans le monde entier - l›échec de la privatisation de l’hydro en Nouvelle-Zélande, des coûts de l’eau qui grimpent en flèche en Angleterre ou la pollution des approvisionnements en eau potable en Australie et en Afrique du Sud. La sécurité et la qualité passent au hachoir avec la privatisation des services.

Accès refusé, responsabilité différée

Les services privatisés entraînent habituellement une diminution de l’accès pour les usagers - que ce soit à cause des nouveaux frais d’utilisation, de la réduction des heures de service ou de la fermeture de certains services locaux. Les communautés rurales en particulier souffriront de la diminution des services qui s’effectue au profit des entreprises et aux dépens de leurs besoins collectifs.

Les collectivités perdent le contrôle des services qui les soutiennent à mesure que les sièges sociaux mondiaux remplacent les autorités et les bureaux locaux. Les axes de responsabilité sont brouillés, parce que les femmes et hommes politiques renvoient la balle aux exploitants privés, qui sont eux-mêmes à l’abri des exigences en matière d’accès à l’information. L’efficacité des services diminue lorsqu’ils sont fournis par des sociétés transnationales plutôt que par des entreprises locales.

La disparition des emplois

Depuis des décennies, le secteur public est une source de bons emplois, surtout pour les femmes, les travailleuses et travailleurs autochtones et les minorités. Ces emplois sont éliminés à mesure que les services sont privatisés, et beaucoup de travailleuses et travailleurs sont laissés pour compte, incapables de subvenir aux besoins de leur famille ni de contribuer à l›économie. Dans un sondage récent, les Canadiennes et Canadiens disaient trouver que de « bons emplois dans une économie locale»  constituent l’aspect le plus important du maintien des services publics.

Les salaires sont dans la mire des exploitants des services privatisés pour réduire les coûts et faire grimper les profits. Les emplois qui remplacent le travail du secteur public dans un service privatisé - si tant est que ces emplois soient remplacés - sont mal payés et instables, et offrent peu d’avantages sociaux. Le travail est souvent à mi-temps ou occasionnel. La disparition des services et des emplois force des familles déjà stressées à assumer de nouveaux fardeaux. Et, la plupart du temps, ce sont les femmes qui doivent s’arranger avec ce travail supplémentaire non rémunéré.

Public, ça marche !

Le SCFP a lancé une campagne majeure pour soutenir le financement et la prestation publics des services. Les Canadiennes et Canadiens de tout le pays veulent voir renforcer le réseau de services publics qui permettent à nos collectivités de demeurer saines et dynamiques. Les sondages d’opinion montrent que les trois quarts des Canadiennes et Canadiens sont inquiets de la privatisation et de la création des partenariats public-privé. Une immense partie de la population veut aussi que les services soient fournis, financés et possédés par le secteur public.

La campagne Public, ça marche ! du SCFP vise des aspects particulièrement préoccupants dans chacune des dix provinces. Le SCFP organise également des moyens d’action nationaux pour sauver l’assurance-maladie, empêcher la privatisation de l’eau et des services de traitement des eaux usées et s’opposer à l’exportation de l’eau potable à des fins de profit.

Le plan en six points élaboré par le SCFP pour renforcer les services publics demande aux gouvernements de tous les niveaux d’assurer un financement suffisant des services publics, d’exiger que les services publics soient fournis par des entreprises du secteur public sans but lucratif, d’améliorer l’accès à ces services, d’accroître l’obligation de rendre des comptes, de respecter les travailleuses et travailleurs et de renforcer le contrôle démocratique de nos services publics.

Rapport annuel sur la privatisation
Janvier, 1999

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