Consœurs et confrères,
Quand septembre revient, on a envie de dire « heureux de vous revoir! », même si bien des membres du SCFP n’ont pas connu beaucoup de répit cet été. En effet, les gouvernements et autres employeurs ont continué à essayer de punir les travailleurs pour les conséquences économiques de la cupidité excessive des entreprises. Néanmoins, j’espère que vous aurez pu prendre un peu de repos avec votre famille et vos amis et que vous aurez refait le plein d’énergie pour affronter un automne et un hiver qui risquent d’être fort occupés.
Au fédéral, la menace du projet de loi C-377, qui imposerait de lourdes exigences de reddition de comptes à toutes les instances de notre syndicat, plane au-dessus de nos têtes. Les membres participent à un lobbying national auprès des députés, coordonné par le Congrès du travail du Canada. Nous n’avons rien à cacher en ce qui a trait aux cotisations de nos membres, mais nous croyons que c’est à eux que nous devons rendre des comptes et non aux forces qui n’aimeraient rien de mieux que de déformer notre image pour l’utiliser contre nous. Le projet de loi C-377 est une tentative flagrante pour restreindre les activités que nous menons, tant au travail que sur la scène politique, au nom des travailleuses et travailleurs.
À Ottawa, cet automne, les membres seront occupés par les réunions des comités nationaux et, en octobre, par la conférence nationale sur la santé et la sécurité.
Ce travail sera appuyé par notre personnel du SCFP, qui comprendra de nouveaux visages. Le poste d’agent principal bilingue à la Direction du développement syndical, créé dans le budget de 2012, a été pourvu. Nos membres francophones hors Québec pourront ainsi compter sur des programmes existants adaptés et sur l’élaboration d’un nouveau matériel qui seront offerts en français.
Je suis aussi heureux d’accueillir notre nouvelle comptable en chef, Rhonda Henry. Cet ajout arrive à un moment opportun, car nous entamons la préparation du budget de 2013, la révision de notre feuille de route pour la capitalisation de nos obligations en matière d’avantages sociaux futurs, notre plan stratégique triennal en technologie de l’information et l’évaluation de notre capacité à accroître et à gérer nos immobilisations.
Nous sommes à préparer notre budget de l’année prochaine. Notre équipe des finances et notre économiste principal commenceront bientôt les calculs qui produiront nos prévisions de revenus. À l’heure actuelle, nous nous attendons à ce que la tendance des deux dernières années se maintienne, c’est-à-dire des revenus qui continuent à augmenter, mais à un rythme beaucoup plus lent qu’au cours de la dernière décennie. C’est la conséquence naturelle d’un climat de négociation difficile, qui aura des répercussions sur notre capacité à augmenter notre personnel ou nos programmes. Il est donc important que nous réfléchissions ensemble à l’affectation de ces nouveaux revenus au budget 2013.
Depuis quelques années nous avons l’habitude d’affecter la majorité, si ce n’est le total de ces nouveaux revenus, à la création de nouveaux postes. Peut-être est-il temps d’avoir une approche différente. Les attaques répétées et nourries des différents paliers de gouvernements ces dernières années s’intensifient et je crois que nous n’avons encore rien vu. Nous devons nous battre férocement contre les attaques visant à restreindre la libre négociation par l’adoption de lois spéciales; lois spéciales qui gèlent nos salaires et nos conditions de travail. Nous devons nous battre aussi contre des projets de loi comme C-377 qui visent ultimement à briser le rapport de force des syndicats en prétextant une plus grande transparence. Ce projet de loi n’est que la pointe de l’iceberg, on entend entre les branches que la Formule Rand sera bientôt attaquée. Toutes ces attaques seront non seulement d’actualités l’année prochaine, elles s’intensifieront.
Et vous en êtes conscients, car vous réagissez. En preuve, mentionnons les campagnes à frais partagés. Après neuf mois de l’année fiscale, nous dépasserons le budget de plus de 500 000 $. Les enveloppes budgétaires pour l’anti-privatisation et les initiatives stratégiques nationales ne sont pas en reste, on constate une pression énorme sur celles-ci.
Ainsi, peut-être devrions-nous affecter les revenus additionnels de 2013 en priorisant les campagnes de riposte et en nous assurant que nos obligations actuelles telles que les bénéfices futurs de nos employés et la solvabilité du régime de retraite soient assurés avant de voir à la création de nouveaux postes?
Bien que nous ayons débuté les démarches auprès de CSFO pour nous soustraire aux règles de solvabilité, nous en sommes encore aux premiers balbutiements et nous ne pouvons nous fier à cette seule solution pour nous assurer que le régime de retraite rencontre ses obligations.
C’est donc en ayant ces défis en têtes que nous consulterons notre personnel et nos dirigeants dans les régions et au bureau national et que nous essaierons de voir si nous utilisons au mieux nos ressources existantes. Des consultations ont été prévues avec le personnel et les dirigeants régionaux au début de novembre. D’ici à ce que nous nous rencontrions, j’aimerais que vous réfléchissiez à la meilleure façon de budgéter pour 2013 sachant ce qui nous attend, et ce, afin que nous ayons une discussion productive lors des consultations.
Pour l’année en cours, et malgré les attaques, nous avons fini la première moitié de 2012 avec une Caisse générale en santé. Nous avons fait preuve de prudence au cours des six premiers mois de l’exercice, car des paiements spéciaux étaient nécessaires pour assurer la solvabilité du Régime de retraite des employés du SCFP. Nous devons aussi nous concentrer sur la feuille de route approuvée précédemment par le Conseil exécutif national pour la capitalisation des obligations en matière d’avantages sociaux futurs. Même en respectant notre plan, les coûts ont continué à grimper et l’écart entre ces obligations et ce qui est comptabilisé dans nos livres s’est encore creusé.
En ce qui a trait à la Caisse nationale de défense, et comme je le mentionnais un peu plus haut, 89 % du budget annuel des campagnes à frais partagés avait été alloué à la fin du deuxième trimestre. À cette réunion de septembre, nous présentons pour plus de 700 000 $ de demandes de campagnes rendant le budget déficitaire au 3e trimestre, une première. Cette situation nous préoccupe. Bien sûr, les campagnes sont nécessaires, mais nous avons mis peu d’emphase à l’évaluation de leur efficacité et des résultats pour les membres. Nous présumons que les campagnes locales réussissent, mais nous accorderons désormais une plus grande importance aux évaluations de suivi.
La Caisse nationale de grève est solide et a été utilisée à bon escient pour défendre les membres. Nous avons connu plusieurs longues et difficiles grèves et nous devons nous attendre à en voir encore plus avec l’actuel climat économique.