Hier, les représentants syndicaux des 800 paramédics membres de la FTPQ-SCFP 7300 ont reçu à la table de négociation des offres patronales comportant des reculs considérables aux conditions de travail. Le document déposé par les parties patronales, soit des représentants du gouvernement du Québec et d’employeurs privés, comprend notamment une reclassification salariale à la baisse du titre d’emploi et une révision des critères d’application de l’indemnité de repas pris hors zone afin d’en limiter la portée.

Les hausses salariales proposées sont de seulement 8,4 % sur quatre ans. Elles placeraient les paramédics bien en deçà de celles consenties au secteur public québécois pour la période de 2023 à 2028, même en tenant compte du fait qu’ils ont obtenu des augmentations paritaires de 6 % pour 2023 en décembre dernier vu l’entente sur l’application de la clause « remorque ».

Pour la FTPQ-SCFP, ces offres entraîneraient un retour vers les pires moments de pénurie de personnel vécus durant la pandémie, alors que les temps d’attente ont régulièrement mis la population en danger.

« On a eu droit ce matin à une prise de position patronale surréaliste, pleine de contradictions. D’un côté, on nous dit qu’il y a un objectif de favoriser l’attraction-rétention du personnel, parce que c’est un enjeu crucial pour la santé et la sécurité de la population. De l’autre côté, on nous soumet des propositions qui feraient nettement reculer les conditions de travail et le pouvoir d’achat des paramédics. On parle donc d’une recette pour recréer la tempête d’il y a quelques années », de déplorer Sébastien Gourre, président de la FTPQ-SCFP 7300.

« Il faut aussi que le public sache que nos employeurs ont de plus en plus recours à la main-d’œuvre d’agences privées pour combler les quarts de travail des paramédics. C’est exactement le même fléau qui gruge le réseau de la santé et des services sociaux, en coûtant beaucoup plus cher aux contribuables pour un service de moins bonne qualité. L’offre patronale de ce matin risquerait fortement d’accélérer la spirale destructrice du recours aux agences. En tout cas, tout ça nous annonce malheureusement une négociation longue et pénible », de conclure Sébastien Gourre.

La convention collective de ces paramédics est échue depuis le 31 mars 2024