Alors que le rapport Viens, paru l’an dernier, était venu confirmer que les habitants des Premières Nations du Québec étaient souvent victimes de pratiques discriminatoires dans les services publics, la mort de Joyce Echaquan nous rappelle que depuis, bien peu de choses ont changé.
« Tous les Québécois et Québécoises doivent se sentir interpellés par le traitement que vient de subir Mme Echaquan. Elle avait le droit de recevoir des soins dans la dignité, mais elle a plutôt été traitée comme une citoyenne de seconde classe. Cette histoire donne froid dans le dos », dénonce Nathalie Claveau, présidente du Conseil québécois des autochtones du SCFP–Québec.
« Les gens de la communauté ont raison de dénoncer, de manifester et d’exiger qu’une enquête fasse toute la lumière sur ces événements. De plus, les conclusions et recommandations de l’enquête devront être suivies par de gestes concrets. La mort inutile et malheureuse de Joyce Echaquan, mère de sept enfants, doit marquer un tournant dans les relations avec les Premières Nations du Québec », ajoute Patrick Gloutney, secrétaire général du SCFP-Québec.
« Au nom de la grande famille du SCFP-Québec, je tiens à offrir nos sincères condoléances à la famille de Mme Echaquan, à la communauté atikamekw de Manawan ainsi qu’à toutes les communautés autochtones du Québec qui vivent l’horreur chaque fois que se produisent des événements aussi déplorables », conclut Benoit Bouchard.
Journée du chandail orange
Ironie du sort, ou rappel tragique et historique, nous soulignons aujourd’hui la Journée du chandail orange. Tous les membres du SCFP à travers le Canada sont encouragés à honorer les survivants des pensionnats indiens en portant un chandail orange le 30 septembre. Cette commémoration est l’idée de Phyllis Jack Webstad, elle-même survivante des pensionnats autochtones. Alors qu’elle était fillette, Phyllis a reçu de sa grand-mère un chandail orange avant qu’on l’emmène dans un pensionnat de la Colombie-Britannique. On lui a confisqué ce chandail à son premier jour de classe. Cette histoire illustre la volonté assimilatrice et colonialiste qui animait le système scolaire des pensionnats autochtones à l’époque.