« La réduction des services et la privatisation sont une mauvaise stratégie que la population de l’Ontario a vue beaucoup trop souvent », a déclaré Candace Rennick, secrétaire-trésorière du SCFP-Ontario lors d’une audience du comité prébudgétaire à Peterborough, aujourd’hui.
« Doug Ford aime parler du déficit de la province. Il a même tenté de refaire les calculs pour le gonfler, mais le problème financier en Ontario n’est pas les dépenses, mais plutôt un problème de revenus », a expliqué Candace Rennick.
Dans sa déclaration au comité prébudgétaire, elle a souligné deux obligations du premier ministre envers la population de l’Ontario. « D’une part, le gouvernement a promis de se diriger vers un budget équilibré. D’autre part, les Ontariens (peu importe pour qui ils ont voté) veulent pouvoir compter sur les services publics de qualité qui sont essentiels à leur capacité de joindre les deux bouts dans un monde où les coûts augmentent et où les revenus réels stagnent. »
Si Ford veut réduire le déficit et tenir ses promesses à la population de l’Ontario, il doit cesser d’examiner seulement les dépenses du budget et se concentrer sur la recherche de nouveaux revenus pour soutenir les services, atteindre l’équilibre et empêcher une autre baisse de la cote de crédit de Moody pour l’Ontario.
Rennick a souligné des sources potentielles de revenus que la province pourrait utiliser, notamment :
- Suivre l’exemple d’autres provinces comme la Nouvelle-Écosse et l’Île-du-Prince-Édouard, qui ont fixé le taux d’imposition des sociétés à 16 % pour protéger leurs budgets et leurs services publics. Cela permettrait d’injecter immédiatement 5 milliards de dollars dans le budget de l’Ontario.
- Demander aux 1 % des plus riches d’aider en ajustant leur taux marginal d’impôt seulement sur le revenu qu’ils gagnent au-delà de 250 000 $, à 32 %. Cela permettrait d’injecter 3,8 milliards de dollars de plus.
- Appliquer les lois fiscales actuelles en exigeant des entreprises de haute technologie multinationales, comme Facebook, Amazon, Netflix et Google qu’elles paient la taxe de vente, tout comme nous le faisons pour toutes les autres sociétés qui exercent leurs activités en Ontario.
Une proposition écrite détaillée du SCFP-Ontario présente une stratégie complète pour augmenter les revenus provinciaux et maintenir ou augmenter les services existants.
Candace Rennick a cité un rapport de la vérificatrice générale qui a montré une perte de 8 milliards de dollars dans la province par suite de privatisations et de travaux confiés à la sous-traitance pour prouver que ces stratégies ne sont pas efficaces pour régler les problèmes financiers de la province. La privatisation de Hydro One à elle seule aura coûté 2,4 milliards de dollars à la province en 2024.
« Le fait de négliger les revenus du budget ne fera qu’empirer la situation. Cela privera le gouvernement d’argent pour protéger les services publics, et, en fait, entraînera d’autres réductions de ces services, comme nous l’avons vu au cours des deux dernières semaines avec la proposition pour nos écoles et nos universités. »
Rennick a conclu en soulignant que l’élargissement des services clés serait possible avec l’augmentation des revenus, comme « l’urgente nécessité d’augmenter le temps consacré aux soins de nos proches dans les foyers de soins de longue durée de l’Ontario à une moyenne minimale de 4 heures par pensionnaire par jour. »
Le SCFP est le plus important syndicat de l’Ontario, avec plus de 270 000 membres dans toutes les circonscriptions de la province, qui fournissent des services publics nécessaires aux Ontariens, chaque jour.