La section locale 21 du SCFP qui représente les cols bleus de Regina, a misé sur le rapatriement des services à l’interne pour garder le plus grand nombre de membres possible à l’emploi pendant la pandémie de COVID-19. Cette stratégie qui consiste à protéger les services publics et à sauver de bons emplois a été un succès.
Avant la pandémie, la convention collective de la section locale exigeait que l’employeur donne un préavis pour tout projet de sous-traitance, donnant ainsi l’occasion à la section locale de plaider pour le maintien des emplois à l’interne. Selon le président de la section locale 21 Laird Williamson, la vigilance anti-privatisation s’est intensifiée durant la pandémie. La section locale a suivi de près les appels d’offres de la ville et présenté ses arguments détaillés plus tôt dans le processus.
La section locale compte près de 1500 membres. Lorsque la pandémie a frappé, la ville en a licencié 350 et a reporté le rappel de près de 450 autres travailleurs occasionnels de la saison précédente. La section locale a négocié un accord de redéploiement qui permet aux membres de changer de département. En outre, elle a examiné de plus près les appels d’offres de la ville. « Chaque emploi compte lorsque des gens font face à des mises à pied », a affirmé Laird Williamson. À ce jour, la section locale a préservé près de 30 postes équivalents temps plein en empêchant la sous-traitance ou en proposant le rapatriement des services à l’interne.
La clé : la coopération intersyndicale
La coopération avec les autres syndicats municipaux a joué un rôle crucial. La section locale a travaillé en étroite collaboration avec la section locale 7 du SCFP, qui représente les cols blancs de la ville, et la section locale 588 du Syndicat uni du transport. Les trois syndicats ont soumis une demande conjointe au conseil municipal afin que l’employeur offre un programme de prestations supplémentaires de chômage (PSC) aux travailleurs licenciés. Le mémoire présenté par la section locale 21 pressait la ville de se comporter en bon employeur en « choisissant d’abord ses employés ».
« Cela a donné le ton pour tout le reste. L’employeur a été très positif », a expliqué la conseillère syndicale de la section locale, Wanda Edwards.
Au début de la pandémie, la ville a lancé un appel d’offres pour le nettoyage de ses installations de transport en commun, une tâche qui était sous-traitée depuis des décennies. « C’est un travail que nos membres pourraient faire, et nous le ferions bien », a souligné Laird Williamson.
La section locale a signé une entente avec l’employeur et la section locale du Syndicat uni du transport, puis elle a réussi à convaincre la ville de confier cette tâche à ses membres.
La section locale a aussi fait des représentations afin que les travailleurs forestiers de la ville plantent des arbres dans deux nouveaux parcs à chiens en construction. L’appel d’offre a été retiré et le travail sera réalisé à l’interne. La section locale travaille également au rapatriement à l’interne de certains services d’entretien des trottoirs en béton et d’enlèvement des graffitis.
L’expertise interne constitue un atout
L’exécutif de la section locale se compose de représentants de chaque département de la ville, ce qui facilite le recours à l’expertise interne pour rapatrier des tâches ou empêcher la sous-traitance. « Nous mobilisons et exploitons le savoir des personnes qui connaissent le mieux le travail », a déclaré Laird Williamson.
« Attaquez-vous au problème, pas entre vous », c’est le conseil que Laird Williamson donne aux autres sections locales qui tentent de contrer la sous-traitance. Si sa section locale a réussi à travailler avec l’employeur pour rapatrier des tâches à l’interne, c’est parce qu’elle a pu démontrer que les travailleurs municipaux représentent le meilleur choix.
Chaque victoire compte, peu importe sa taille. « Même quelques emplois ouvrent la porte à d’autres discussions. Une fois que l’employeur a compris que vous faites vos devoirs, il est prêt à vous écouter », a conclu Wanda Edwards.