Participants in the solidarity meeting, which took place in late January. Photo: twitter.com/CSA_TUCA
Participant(e)s à la rencontre de solidarité qui a eu lieu fin janvier. Photo : twitter.com/CSA_TUCA

Un rassemblement de solidarité avec les syndicats haïtiens est venu appuyer la nécessité de respecter le droit du peuple haïtien à décider de son propre avenir et de soutenir ses efforts pour mettre fin à la crise qui s’est emparée du pays.

Le SCFP a participé à la rencontre avec la Confédération des travailleurs haïtiens (CTH) et notre syndicat partenaire, la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP), aux côtés de syndicats de dix autres pays. La CTH et la CTSP font partie d’une coalition de la société civile haïtienne qui se mobilise pour demander des changements désespérément nécessaires.

L’attention internationale se concentre sur l’instabilité économique, politique et sociale qui sévit en Haïti. Cette crise est marquée par une recrudescence de la violence et du pouvoir des gangs, la résurgence du choléra, un manque d’accès aux soins de santé et aux services sociaux, la faiblesse des salaires, l’insécurité alimentaire et la montée en flèche du coût des biens qui se font trop rares. 

Ce qui attire beaucoup moins l’attention des médias et de la communauté internationale, c’est la mobilisation du peuple haïtien pour trouver des solutions qui lui sont propres, administrées notamment à travers les organisations communautaires, confessionnelles et syndicales locales. Le rassemblement de solidarité visait à sensibiliser à l’importance de cette collaboration et à rallier les soutiens.

Le rassemblement s’est conclu par une déclaration commune, Haití : Declaración de Ouanaminthe énonçant que «  la crise en Haïti est due à une mauvaise gouvernance, à l’ingérence internationale, à l’absence d’État de droit et de justice sociale, et à un modèle de société dans lequel l’économie profite aux élites  ».

Pictured (left to right): CTSP President Jean Bonald Golinski Fatal, CUPE Regional Vice-President Richard Delisle, CTSP Secretary General Yvel Admettre,  CTSP Deputy Secretary General Yvette Gauthier Etienne.
Sur la photo (de gauche à droite) : Jean Bonald Golinski Fatal, président de la CTSP ; Richard Delisle, vice-président régional du SCFP ; Yvel Admettre, secrétaire général de la CTSP ; Yvette Gauthier Etienne, secrétaire générale adjointe de la CTSP.

On y lit aussi que «  toute solution à la crise en Haïti doit commencer par la reconnaissance de la souveraineté du pays, de l’État et du peuple d’Haïti. C’est au peuple haïtien de choisir ses dirigeants et sa forme de gouvernement. Dans le contexte actuel, toute intervention armée internationale irait à l’encontre du droit à l’autodétermination des Haïtiens.  »

Les participant(e)s à la rencontre travaillent aussi sur une stratégie syndicale de reconstruction suite à la crise et de renforcement du soutien international. Une feuille de route sera rendue publique dans les prochains mois.

Notre syndicat était représenté par le vice-président régional du SCFP pour le Québec, Richard Delisle. La rencontre a eu lieu à la frontière avec la République dominicaine, dans la commune de Ouanaminthe. Elle était organisée par la CTH et la CTSP, qui sont des affiliés haïtiens de la Confédération syndicale internationale et de la Confédération syndicale des travailleurs et travailleuses des Amériques.

Le SCFP a écrit à la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, pour demander au gouvernement canadien de respecter la démocratie et l’autodétermination haïtiennes en s’abstenant de toute intervention militaire. Notre syndicat demeure solidaire des travailleuses, des travailleurs et des autres membres des communautés haïtiennes, alors qu’ils s’affairent à planifier un avenir qui répond aux besoins et aux aspirations de l’ensemble du peuple haïtien.