Margot Young | Service de recherche du SCFP
En 2014, le SCFP a mené un sondage exhaustif auprès de ses membres, une première. Ce sondage visait à mieux comprendre la composition démographique et la diversité de notre effectif, ainsi qu’à mesurer l’étendue de la précarité d’emploi au sein du SCFP. Près de 3000 membres provenant de toutes les régions et tous les secteurs ont été consultés. Les données recueillies révèlent beaucoup de choses sur le salaire, les conditions de travail et la participation à la vie syndicale de nos membres appartenant aux groupes en quête d’égalité. Voici quelques exemples de ce que nous avons découvert.
Les données du sondage démontrent que l’effectif du SCFP compte plus de femmes (68 pour cent) que l’ensemble de la population active canadienne (48 pour cent). Elles démontrent aussi que nos membres sont plus âgés. En effet, l’ensemble de la population active se compose à 39 pour cent de travailleurs de moins de 35 ans, tandis qu’au SCFP, cette catégorie représente 21 pour cent de l’effectif. À l’autre bout du spectre, on trouve 55 pour cent de nos membres dans la fourchette des 45 à 64 ans, contre 32 pour cent dans l’ensemble de la population.
Alors que 4,3 pour cent des Canadiens s’identifient comme Autochtones, seulement 3,4 pour cent de nos membres font de même. De plus, 15 pour cent des membres du SCFP s’identifient comme étant racisés, contre 19,1 pour cent dans l’ensemble de la population canadienne. Environ 12 pour cent de nos membres ont déclaré avoir des contraintes physiques ou mentales qui affectent leur travail. En 2012, on estimait la proportion d’adultes canadiens qui disaient avoir de telles contraintes à 13,7 pour cent.
Précarité d’emploi
Au chapitre de la précarité d’emploi, nous avons réparti nos membres en quatre catégories. La précarité est définie comme un statut d’emploi qui n’offre pas la sécurité d’emploi et les avantages sociaux habituellement associés aux conditions d’emploi plus traditionnelles. La précarité d’emploi a des répercussions bien concrètes sur le bien-être économique des travailleurs, mais elle peut aussi affecter leur vie sociale, communautaire et familiale.
Au Canada, la précarité d’emploi est malheureusement en hausse. De plus, elle affecte les groupes en quête d’égalité davantage que les autres.
Nos membres à statut précaire occupent principalement des postes permanents à temps partiel, des postes occasionnels, des postes sur appel ou des postes contractuels. Plusieurs groupes en quête d’égalité sont surreprésentés dans les catégories « précaire » et « vulnérable », comme les femmes, les jeunes, les membres racisés, les citoyens étrangers, les travailleurs qui parlent une langue autre que le français ou l’anglais à la maison, ainsi que les membres qui disent souffrir de problèmes de santé physique ou mentale.
Participation à la vie syndicale
La majorité des membres sondés ont dit avoir participé à une activité syndicale dans la dernière année. Les femmes, qui représentent 68 pour cent de l’effectif, sont toutefois moins susceptibles de participer. Nous constatons aussi que la participation augmente avec l’âge. Les membres racisés participent moins que les autres, même chose pour les membres à faible revenu. Par contre, les membres s’identifiant comme LGBTTI participent davantage à la vie syndicale.
Et maintenant?
Nous savons tous que la présence d’un syndicat rend notre travail et notre milieu de travail plus sécuritaires, en plus de favoriser l’égalité. Les syndiqués sont mieux rémunérés et plus susceptibles d’avoir des avantages sociaux qui facilitent la conciliation travail-famille. C’est particulièrement vrai pour les groupes en quête d’égalité. Cela dit, notre syndicat a encore des combats à mener au chapitre de l’égalité.
En savoir plus sur la réalité de nos membres en quête d’égalité nous aidera aussi à effectuer des changements au sein du SCFP. En travaillant à améliorer le salaire et les conditions du travail de nos membres occupant des emplois précaires, nous accroîtrons la solidarité dans nos rangs. Nous devons aussi identifier de nouveaux moyens pour rejoindre nos membres et les inciter à s’impliquer à tous les niveaux de notre syndicat. Par l’action politique, nous devons mettre de l’avant des idées qui amélioreront les conditions de toutes les personnes en quête d’égalité, qu’elles soient membres du SCFP ou non, syndiquées ou pas.