Après la crise financière et le krach boursier de 2008-2009, les employeurs et les gouvernements ont utilisé les déficits temporaires des régimes de retraite comme prétextes pour mettre en doute leur viabilité. Ils espéraient ainsi convaincre nos membres d’accepter des concessions permanentes. Or, les membres du SCFP ont riposté et négocié, car ils refusaient de croire que leurs régimes de retraite à prestations déterminées n’étaient plus fiables.

Moins d’une décennie plus tard, l’économie leur a donné raison. Les dernières nouvelles sur les régimes de retraite démontrent qu’il est important de repousser les demandes de concession et d’exiger une meilleure sécurité de la retraite à la table de négociations.

Prenons l’exemple du régime de retraite du secteur ontarien de la santé, le Healthcare of Ontario Pension Plan ou HOOPP. Le SCFP, par le biais du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO), est un des fondateurs et un administrateur de ce grand régime à prestations déterminées. Le HOOPP est devenu l’un des régimes les plus performants au pays, sans avoir eu à investir dans des partenariats public-privé.

Les actifs du HOOPP s’élèvent à plus de 70 milliards de dollars. Il est financé à 122 %. Autrement dit, il dispose de 1,22 $ pour chaque dollar qu’il s’est engagé à verser en prestations de retraite. L’an dernier, il a affiché un rendement supérieur à 10 %. Au cours des dix dernières années, son rendement annuel moyen a dépassé les 9 %.

Grâce aux efforts du CHSO et de ses représentants au HOOPP, cette rentabilité profite aux cotisants. La hausse de leurs prestations correspond à l’augmentation du coût de la vie. Tous les retraités ont aussi été dédommagés pour les sommes perdues en raison de l’inflation depuis quinze ans. Et, récemment, le régime annonçait une amélioration considérable des prestations aux membres cotisants, ainsi que des prestations de survivant. Depuis dix ans, le HOOPP a accueilli près de 55 000 cotisants à temps partiel.

Ce n’est pas le seul régime de retraite à tirer son épingle du jeu. Selon le cabinet-conseil en régimes de retraite Aon Hewitt, le taux de solvabilité médian (une mesure de la santé financière d’un régime qui compare l’actif aux obligations) des régimes canadiens qu’il surveille atteint un sommet inégalé depuis 2002. Plus de la moitié des régimes canadiens figurant dans sa base de données sont entièrement capitalisés. La hausse des taux d’intérêt et les bons rendements boursiers ont contribué à cette performance.

Récemment, en s’appuyant sur ces données, les membres SCFP à l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard ont rejeté la refonte radicale de leur régime de retraite qu’exigeait l’employeur. Les sections locales du SCFP ont collaboré avec les autres syndicats du campus pour renégocier un accord qui maintient le régime à prestations déterminées, sans réduire les prestations, en plus d’accorder aux syndicats la parité dans la gouvernance du régime.

Partout au Canada, les membres du SCFP ont raison de contester l’argumentaire des employeurs sur les régimes de retraite. En effet, les régimes de retraite canadiens se portent bien. Plusieurs d’entre eux se sont remis complètement de la pire crise financière mondiale depuis la Grande Dépression. Les chiffres nous donnent raison. Les membres du SCFP sont donc bien outillés pour réclamer de meilleurs régimes de retraite pour tous les travailleurs.