Irene Jansen | Service de l’égalité
Depuis sa création, le SCFP est un chef de file dans la lutte pour l’équité salariale. Notre syndicat s’oppose aussi avec vigueur à la discrimination fondée sur le sexe.
Dans les années 1960, nous avons mis fin aux conventions collectives distinctes pour les hommes et les femmes. Depuis, nous avons remporté des batailles sur le terrain de l’équité salariale dans chaque province, soit en obtenant l’adoption de lois obligeant la mise en œuvre de programmes d’équité salariale, soit par la négociation ou encore en recourant à la grève.
Les lois sur l’équité salariale ont réduit l’écart salarial entre les hommes et les femmes. Cependant, la discrimination persiste et nous exerçons des pressions en vue d’obtenir de meilleures lois. Le système fondé sur les plaintes qui est actuellement utilisé dans les milieux de travail réglementés par le gouvernement fédéral et dans quatre provinces (Colombie-Britannique, Alberta, Saskatchewan et Terre-Neuve-et-Labrador) est inefficace. Au Manitoba, en Nouvelle-Écosse et à l’Île-du-Prince-Édouard, les lois sur l’équité salariale ont favorisé l’équité, mais il ne s’agissait que d’initiatives ponctuelles qui ne couvraient que certains milieux de travail. La loi du Nouveau-Brunswick présente aussi des faiblesses similaires et les correctifs se font attendre.
Nous avons fait d’importants gains en Ontario et au Québec où 600 et 300 programmes conjoints d’équité salariale ont été respectivement mis sur pied. Ces deux provinces ont des lois proactives qui couvrent à la fois les secteurs public et privé. Malheureusement, même dans ces provinces, la réglementation est incomplète. À l’échelle nationale, le SCFP exerce actuellement des pressions pour que le gouvernement fédéral se dote d’une loi sur l’équité salariale.
Il est impératif de se doter de meilleures lois sur l’équité salariale, car, en dépit de la participation accrue des femmes à la main-d’œuvre et des meilleures possibilités d’éducation, l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes persiste. Le Canada arrive au septième rang parmi les 34 pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques pour ce qui est de l’écart salarial. Au Canada, les femmes qui travaillent à temps plein et à l’année gagnent 30 % de moins de ce que touchent les hommes en moyenne. Les travailleuses racisées, les immigrantes, les femmes autochtones et les femmes ayant un handicap gagnent encore moins.
Les lois sur l’équité salariale ne sont qu’une partie de la solution. Nous avons aussi besoin de favoriser l’équité en emploi, d’offrir des services universels de garde d’enfants, des services publics de qualité, des emplois décents et un salaire de subsistance, d’assurer la libre négociation collective, de procéder à une réforme fiscale et de prendre d’autres mesures pour éliminer l’écart salarial entre les hommes et les femmes.
Pour obtenir plus d’information sur nos campagnes en faveur du renforcement des lois sur l’équité salariale et le rôle qu’elles peuvent jouer pour mettre fin à la discrimination salariale, visionnez la présentation du SCFP devant le Comité spécial sur l’équité salariale de la Chambre des communes.