Transgender DayLe 20 novembre, nous nous souvenons des personnes transgenres tuées en raison de la haine et de la peur. Nous renouvelons aussi notre engagement à lutter contre le harcèlement et la discrimination envers les personnes trans. Enfin, nous sommes solidaires de tous ceux qui combattent les gouvernements et politiques transphobiques.

Malgré l’oppression qui sévit toujours, les personnes trans demeurent à l’avant-scène des combats pour le changement politique et la justice sociale. Cette année a vu un nombre record de candidats et candidates trans se présenter et être élus à tous les niveaux de gouvernement. Nous avons célébré la victoire de Lyra Evans en tant que conseillère scolaire à Ottawa et l’élection de Julie Lemieux comme Mairesse de la Ville de Très-Saint-Rédempteur au Québec. Nous saluons aussi les efforts de lutte pour la justice sociale de Susan Gapka, membre du SCFP qui a récemment fait campagne pour devenir conseillère scolaire de la Ville de Toronto. Son travail remarquable lui a valu d’être la première personne trans à recevoir la clé de la Ville de Toronto. Le SCFP espère que ce n’est que le début d’une meilleure représentation des personnes trans afin de construire une société plus inclusive.

Tout en saluant ces progrès, nous reconnaissons que les personnes transgenres du Canada vivent toujours dans la crainte de crimes haineux. Bien que Statistique Canada ne collecte pas d’informations spécifiques sur la violence contre les personnes trans, les données collectées permettent tout de même de constater que les violences contre les membres de la communauté LGBTQ2+ sont en nette augmentation. Dans un rapport publié en 2018 par Statistique Canada, on note une hausse de 25 pour cent des crimes haineux ciblant l’orientation sexuelle entre 2015 et 2016. Pourtant, les chercheurs estiment que seulement 40 pour cent des cas sont déclarés aux autorités.

De récents développements dans l’actualité nourrissent l’intolérance et l’oppression. Ils nous rappellent que la lutte pour l’égalité est un combat de tous les instants. Les politiciens conservateurs attisent les braises qui couvent, comme l’illustre le retrait du volet sur la santé sexuelle du Programme d’éducation physique et de santé de l’Ontario et les résolutions du Parti conservateur de l’Ontario qui nient la réalité de l’identité de genre.  

Le SCFP continuera son travail afin de faire avancer les droits des personnes trans, en particulier dans les milieux de travail. Nous sommes conscients que les personnes s’identifiant comme trans ou non binaires vivent des situations de discrimination et de harcèlement au travail en rapport à leur expression ou leur identité de genre. Nous espérons que procurer le soutien nécessaire permettra de créer des milieux de travail plus sécuritaires pour eux. Pour apporter sa pierre à l’édifice de l’inclusion, le SCFP est actuellement en train de développer un guide afin de mieux accompagner les travailleurs et travailleuses en transition dans leurs milieux de travail respectifs.

Le SCFP reconnaît que les discriminations basées sur le genre et la race entraînent, malheureusement, des réactions de violence disproportionnées, même au sein de la communauté transgenre. Par exemple, les femmes transgenres subissent de la violence parce qu’elles sont transgenres, mais aussi parce qu’elles sont femmes. Les personnes autochtones bispirituelles et les femmes trans racisées vivent encore plus de discrimination et de violence en raison de leurs identités multiples qui sont en partie le fruit du colonialisme et de l’esclavagisme. Comme ces héritages perdurent, le SCFP prône activement la justice, la sécurité et l’inclusion pour tous.

Les droits des trans sont des droits de la personne

Les personnes trans peinent encore à faire reconnaître les droits que la plupart d’entre nous tiennent pour acquis :

  • le droit à un lieu de vie et à un lieu de travail sécuritaires;
  • le droit à des toilettes et des vestiaires publics sécuritaires;
  • le droit à des pièces d’identité qui correspondent à leur genre;
  • le droit de se faire appeler par le nom de leur choix;
  • le droit d’exprimer leur identité librement dans son habillement et dans ses interactions avec les autres.

C’est le temps d’éduquer, de négocier et d’agir !

Éducation

  • Renseignez-vous et éduquez vos membres sur les problématiques des personnes trans afin de rendre votre milieu de travail plus sécuritaire et accueillant pour ces personnes. Invitez un militant trans à venir s’adresser à vos membres. Demandez la tenue des cours d’éducation syndicale et de présentations sur l’égalité dans votre région.
  • Regardez les entrevues de deux membres du SCFP, Deidra Roberts et Martine Stonehouse, disponibles dans les archives The Queer Story Archive du site onmyplanet.ca.
  • Informez-vous à propos de la date de parution de notre nouveau guide sur la transition en milieu de travail.

Négociation

  • Négociez l’ajout de l’identité de genre et de l’expression de genre à l’article de votre convention collective portant sur la lutte à la discrimination. Négociez un congé payé et des avantages sociaux pour les personnes en transition.
  • Consultez le document du SCFP Négocier les droits des personnes LGBTTI : aide-mémoire – clauses de convention collective. Il fait partie de notre collection Négocier l’égalité. 
  • Soutenez les efforts en vue d’établir ou de bonifier le financement gouvernemental des chirurgies de changement de sexe et des autres services de santé spécifiques aux personnes trans.

Actions

  • Le 20 novembre, participez aux activités de la Journée du souvenir trans dans votre région.
  • Partagez des détails sur vos activités, comme des photos, pour promouvoir la solidarité et encourager d’autres personnes à se joindre au combat pour les droits des trans. Envoyez vos infos à droitsdelapersonne@scfp.ca.

Le 20 novembre, et chaque jour, efforçons-nous de construire des milieux de travail, des communautés et un monde exempts de violence et de discrimination.