Quelques trucs pour mobiliser les membres grâce à l’éducation syndicale

  • Enchâsser des dispositions sur la formation syndicale dans votre convention collective. Négociez des clauses qui permettent aux membres, qu’ils soient à plein temps, à temps partiel ou temporaires, d’assister aux séances d’éducation syndicale pendant les heures de travail.
  • Développer une formation adaptée qui répond aux questions les plus fréquentes des membres sur leur section locale.
  • Écouter les membres. Adaptez la formation en fonction des besoins des membres, en vous rappelant que ces besoins peuvent évoluer ou varier d’une classe d’emploi à l’autre.
  • Encourager la participation aux activités d’éducation syndicale offertes dans le mouvement syndical. Les fédérations du travail provinciales, le Congrès du travail du Canada et votre division du SCFP offrent de la formation aux syndiqués.
  • Porter une attention particulière aux membres provenant de groupes sous-représentés. Afin que la section locale réponde aux besoins de tous ses membres, encouragez les membres issus de groupes en quête d’égalité à participer aux formations qui s’adressent à eux.

Émilie White sait que l’éducation syndicale facilite grandement l’implication des membres. C’est pourquoi, lorsqu’elle est devenue vice-présidente du Syndicat des employés et employées de l’Université de Montréal (section locale 1244 du SCFP), elle a voulu savoir ce que les membres pensaient des formations et des ateliers qu’on leur offrait.

La section locale 1244 représente environ 1 950 employés de soutien à l’Université de Montréal : des employés de bureau, des techniciens en laboratoire et des bibliothécaires. À l’époque, les nouveaux syndiqués avaient la possibilité de suivre un atelier d’introduction au SCFP organisé par le SCFP-Québec. En questionnant les membres, Émilie White a appris que l’atelier était apprécié, mais qu’il ne permettait pas de bien comprendre les rouages de la section locale. « Les membres voulaient en savoir plus. Nous avions des lacunes à combler », a-t-elle affirmé.

À partir des commentaires reçus, elle a conçu un atelier d’une demi-journée portant spécifiquement sur la section locale 1244 en guise de complément à la demi-journée d’introduction au SCFP. Cette formation présente l’histoire de la section locale, en plus d’expliquer le fonctionnement des assemblées générales et des comités. On y répond aux questions spécifiques sur la convention collective, en particulier sur l’ancienneté, les congés de maladie et l’affichage des postes.

« L’atelier aide nos membres à comprendre pourquoi ils versent des cotisations et à quoi sert cet argent. À travers divers exercices, ils acquièrent une connaissance pratique de leur syndicat et de ce qu’ils peuvent en tirer au quotidien », a expliqué Émilie White.

La section locale a présenté cet atelier pour la première fois en 2016. Le succès est retentissant. Les commentaires sont positifs et les participants ont une meilleure compréhension de leur section locale. Mais surtout, cette compréhension les pousse à s’impliquer. En effet, depuis que cette formation est offerte, on voit de nouveaux visages dans les comités et parmi les délégués syndicaux.

La section locale ne s’est toutefois pas assise sur ses lauriers. « Nos délégués syndicaux se sont plaints que la formation de délégué offerte par le SCFP n’allait pas assez loin dans les spécificités de la section locale. Ce qui fait que nous avons conçu un atelier en trois parties pour eux », a poursuivi Émilie White.

La première séance passe en revue les fonctions spécifiques du délégué syndical de la section locale 1244. La deuxième présente une trousse d’outils. La troisième s’intéresse au traitement des griefs et à la jurisprudence. L’atelier a été accueilli chaleureusement. Il aide la section locale à recruter et à conserver ses délégués syndicaux. Les prochains ateliers devraient même être animés par des délégués syndicaux.

L’engagement de la section locale à intéresser et à mobiliser ses membres va encore plus loin. Chaque année, elle envoie au Camp de formation des jeunes de la FTQ trois de ses membres, soit des jeunes, soit des nouveaux membres. Elle envoie aussi trois femmes à la Conférence annuelle des femmes de la FTQ, une issue du comité des femmes, une jeune femme et une nouvelle membre. Ces personnes reviennent toutes plus motivées à s’impliquer dans leur syndicat.

La mise en place des ateliers ne s’est cependant pas faite sans anicroche. « Les employés temporaires ne peuvent pas être libérés avec salaire et ne peuvent donc pas participer aux ateliers qui se donnent le jour », a noté Émilie White.

Finalement, les ateliers sont si populaires que les groupes sont devenus trop gros pour bien fonctionner en formule atelier. Cela dit, le Syndicat des employés et employées de l’Université de Montréal est déterminé à répondre aux besoins de formation de tous ses membres. « Nous planchons sur des solutions, comme des formations de soir et des ateliers en plus petits groupes, et ce, dès la prochaine session », a-t-elle conclu.