Steven Beasley | Service des communications
Pendant la COVID, les membres du SCFP au Centre Chan de l’UBC gardent les arts en vie
Le campus West Point Grey de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC), l’une des plus grandes propriétés universitaires du pays, est étrangement calme. Pendant que la grande majorité du corps étudiant et du personnel travaillent et apprennent à distance, l’endroit semble vide. Mais, si on sait où chercher, on trouve sur place du personnel dévoué qui travaille à adapter l’UBC à la réalité COVID et qui assure le bon fonctionnement du campus jusqu’au retour en classe en personne.
La plupart de ces gens sont membres des sections locales 116 et 2950 du SCFP. Bien que le secteur ait connu sa part de mises à pied, on trouve encore notamment du personnel de bibliothèque, d’entretien et technicien, des gens de métier, du personnel de soutien, de première ligne et d’alimentation toujours à leur poste. Les membres du SCFP qui travaillent à l’UBC et dans les autres universités de la Colombie-Britannique continuent d’exécuter leurs tâches en attendant un retour à un semblant de normalité cet automne.
Quand les projecteurs s’éteignent
Les membres de la section locale 2950 du SCFP qui travaillent au centre d’arts Chan de l’UBC ont été particulièrement touchés par la COVID. Le centre, la principale salle de spectacle de l’institution avec ses 1160 places, a en effet été grandement secoué par les effets de la pandémie.
« La pile d’exemplaires du journal Georgia Straight datés de mars 2020, dans le hall, dit vraiment tout. Il y a un an, presque sans préavis, nous avons reporté ou annulé tous les grands spectacles que nous avions programmés, puis nous avons carrément fermé nos portes », a raconté la coordinatrice des événements et gérante de salle, Nadia Roberts.
Cela a eu un effet dévastateur sur le moral du personnel. Les employées et employés n’ont toutefois pas laissé la pandémie sceller le sort du centre ou réduire son importance pour la communauté artistique. C’est pourquoi, quelques jours après la fermeture pour cause de COVID-19, les membres du SCFP œuvrant au centre Chan s’affairaient déjà à adapter les activités pour permettre aux prestations d’aller de l’avant dans le respect des nouvelles règles. Grâce à leur acharnement et à leur imagination, les employées et employés ont permis la réouverture du centre après seulement quelques semaines. Dans l’intervalle, tous les systèmes (billetterie, programmation, enregistrement et diffusion) avaient été convertis au virtuel.
Réinventer le lieu de travail
« Alors que nous traitions les nombreux remboursements pour les spectacles annulés dans les semaines qui ont suivi la fermeture, nous avons également complètement réinventé notre plateforme de billetterie pour donner accès aux performances enregistrées et diffusées en direct », a expliqué l’agente à la billetterie, Lyndsey Roberts.
Le travail effectué par le personnel du centre Chan pour permettre le passage en ligne de la billetterie a non seulement aidé l’établissement à continuer de générer des revenus pour les groupes artistiques communautaires, a-t-elle ajouté, mais il a aussi permis à d’autres secteurs de l’université de rester ouverts.
« C’était incroyablement gratifiant de voir comment notre effort pour créer un système de billetterie en ligne a aidé des lieux comme le musée d’anthropologie de l’université et le Musée Beaty de la biodiversité à planifier les visites en toute sécurité et à rester ouverts pendant la pandémie », a poursuivi Lyndsey Roberts.
Le travail de conversion aux opérations en ligne est allé bien au-delà d’une billetterie virtuelle. Il a fallu réinventer complètement les opérations techniques du centre des arts de la scène.
« De l’application des protocoles COVID au travail technique à plusieurs personnes, en passant par la modification de nos conceptions d’éclairage pour accommoder l’enregistrement, nous avons réinventé presque tout ce que nous faisions. Nous avons dû concevoir, obtenir, installer et maîtriser de nouveaux systèmes en quelques semaines, une tâche qui, normalement, prendrait plusieurs mois, voire des années », a expliqué le directeur technique adjoint et éclairagiste en chef, Andrew Riter.
Selon le technicien sonore en chef Lloyd Balser, il était difficile de trouver des solutions de nettoyage à la fois suffisamment puissantes pour tuer le virus de la COVID et assez douces pour ne pas endommager les équipements audios sensibles : « Parfois, ce sont les petites choses qui causent les plus gros problèmes. »
Au service d’une communauté reconnaissante
Malgré le travail acharné et un échéancier condensé, le personnel du centre Chan convient unanimement que le jeu en valait la chandelle, soulignant les nombreux membres de la communauté artistique qui ont bénéficié du maintien en fonction du centre. L’endroit n’a jamais été aussi fréquenté, accueillant une multitude de cours, de répétitions, de spectacles et de sessions d’enregistrement pour l’École de musique de l’université, en plus de ses autres utilisateurs.
« Rien ne peut décrire notre fierté lorsque nous avons entendu la musique revenir pour la première fois en ces murs », a raconté Nadia Roberts en se souvenant des premières représentations accueillies au centre, celles d’étudiant(es) de l’UBC, de l’Opéra de Vancouver et de la Vancouver Recital Society.
« C’est une telle joie de voir des jeunes ici tous les jours et de savoir que, sans le centre Chan, leur éducation aurait été interrompue pendant au moins un an », a-t-elle souligné.
Pour Lloyd Balser, l’investissement visait à soutenir les nombreuses personnes qui comptent sur l’accès aux arts pour leur santé et leur bien-être : « Notre effort en vue d’assurer un accès continu aux arts de la scène permet aux gens de garder un certain lien avec la normalité pendant toute cette folie. »
Qu’il s’agisse de fournir un espace aux groupes artistiques en difficulté ou de créer son propre contenu par l’entremise de la programmation Chan Dot Com, le centre Chan a été une lueur d’espoir dans une année sombre pour la communauté artistique. Grâce aux employées et employés dévoués et hautement qualifiés membres du SCFP, dont le travail consiste à rester dans l’ombre pendant que d’autres brillent, l’histoire du centre pendant la COVID offre un exemple convaincant de l’aide qu’apporte les membres du SCFP de toute la Colombie-Britannique à l’ensemble de la communauté, autant en coulisses qu’en première ligne, pour lui permettre de traverser l’une des années les plus difficiles de l’histoire récente.