Des porte-paroles du SCFP, du NPD, du Congrès du travail du Canada et d’Unifor, ainsi que des travailleuses lésées, ont participé à une conférence de presse aujourd’hui dans le but d’exiger la mise en œuvre de réformes essentielles du système d’assurance-emploi canadien pour mieux soutenir les femmes.
Les deux principaux types de prestations d’assurance-emploi sont les prestations régulières en cas de perte d’emploi et les prestations spéciales pour les moments importants de la vie, tels qu’un congé de maternité. Selon les politiques actuelles, les travailleuses et travailleurs ne peuvent pas utiliser leurs heures d’emploi assurables pour les deux types de prestations après un congé de maternité ou un congé parental, et une limite de 50 semaines est prévue pour la combinaison des prestations. Cette limite touche les femmes de façon disproportionnée, notamment en cas de perte d’emploi avant, pendant ou juste après un congé de maternité, car elle restreint leur accès à un soutien complet en matière d’assurance-emploi.
Daniel Blaikie, député du NPD d’Elmwood—Transcona, Angella MacEwen, économiste principale du SCFP, et Katie Bowes, une ancienne membre du SCFP directement touchée par cette politique, ont partagé des histoires personnelles et démontré de manière convaincante la nécessité d’apporter des changements.
Katie Bowes, une travailleuse lésée par la politique, a mis en avant sa lutte personnelle en ouverture de la conférence de presse. « J’ai été licenciée en novembre 2023, quatre mois après mon retour de congé de maternité, a-t-elle expliqué. Lorsque j’ai commencé à remplir ma demande d’assurance-emploi, j’ai constaté avec consternation que je n’avais pas droit à l’assurance-emploi. Nous étions cinq personnes à avoir été licenciées, mais j’étais la seule à ne pas avoir droit à l’assurance-emploi. Personne ne devrait avoir la crainte de ne pas être éligible à l’assurance-emploi en cas de perte d’emploi pour avoir pris le temps d’accueillir son bébé. »
D’un point de vue politique, le député Daniel Blaikie a critiqué la discrimination systémique engendrée par les conditions d’assurance-emploi actuelles. « Ne pas donner accès à l’assurance-emploi aux femmes à la suite d’un licenciement parce qu’elles ont bénéficié de prestations de maternité est injuste, tout simplement, a-t-il déclaré. On devrait valoriser davantage la prestation de soins non rémunérée à laquelle se consacrent tellement de femmes, au lieu de les pénaliser. »
L’économiste principale du SCFP, Angella MacEwen, a affirmé qu’heureusement, c’est un problème facile à résoudre. « Selon notre analyse, grâce à un investissement modeste, le système d’assurance-emploi pourrait beaucoup mieux répondre aux besoins des travailleuses, a-t-elle dit. En repoussant la limite liée à la combinaison des prestations régulières et des prestations spéciales à 104 semaines, et en reconnaissant les heures d’emploi assurables pour les deux demandes de prestations, on pourrait faire une grande différence dans la vie de nombreuses familles partout au Canada. »
Cette conférence de presse a été organisée à la suite d’une décision de la division d’appel du Tribunal de la sécurité sociale qui a mis en évidence la nature discriminatoire de la limite de 50 semaines et demandé au Parlement d’adopter des réformes. Les porte-paroles ont exhorté le gouvernement libéral à tenir ses promesses en matière d’égalité des genres et à apporter des modifications importantes dans le budget fédéral de 2024, notamment en repoussant la limite liée à la combinaison des prestations à 104 semaines, et en permettant que les heures d’emploi assurables soient prises en compte pour les deux types de prestations.
La secrétaire-trésorière nationale du SCFP, Candace Rennick, a ajouté sa voix en appui aux revendications, pressant le gouvernement d’immédiatement mettre en œuvre une réforme du système d’assurance-emploi. « Des mesures auraient dû être prises depuis longtemps, a-t-elle souligné. De nos jours, personne ne devrait perdre ses prestations d’assurance-emploi simplement pour avoir pris un congé de maternité ou un congé parental. Ces réformes sont essentielles pour apporter un soutien équitable à l’ensemble des travailleuses et travailleurs, tout en s’assurant que toutes les familles du Canada obtiennent l’aide dont elles ont besoin, au moment où elles en ont besoin. »