Réglez OMERSLe SCFP-Ontario publie aujourd’hui un rapport qui se penche sur la rémunération des têtes dirigeantes du Régime de retraite des employés municipaux de l’Ontario (OMERS). Ce rapport rend encore plus urgent le besoin de procéder à un examen indépendant du régime de retraite.

Le rapport a utilisé des données accessibles au public pour comparer la rémunération reçue par les cinq principales têtes dirigeantes d’OMERS à celle versée aux hauts gradés de régimes et de caisses de retraite à prestations déterminées comparables. On y constate qu’OMERS paie certaines des rémunérations les plus élevées, même si le régime est plus petit en termes d’actifs et que ses placements ont sous-performé en comparaison.

« Les membres d’OMERS méritent de savoir pourquoi leur régime a versé une rémunération plus élevée à ses cadres supérieurs, alors que ses placements ont produit un rendement inférieur à ceux des régimes et caisses de retraite comparables », estime Fred Hahn, président du SCFP-Ontario. « C’est pourquoi le SCFP-Ontario, l’organisation qui représente le plus de participantes et de participants au régime, réitère sa demande qu’OMERS coopère pleinement à un examen indépendant et transparent du rendement de ses placements. »

Voici ce qu’on découvre dans ce rapport qui s’est penché sur la rémunération versée sur une période de dix ans

  1. OMERS paie certaines des rémunérations absolues les plus élevées à ses cadres supérieurs, bien qu’il s’agisse de l’un des régimes les plus petits en termes d’actifs sous gestion. Au cours de cette période, OMERS a versé à ses têtes dirigeantes plus du double de la rémunération moyenne par milliard de dollars d’actifs sous gestion.
  2. OMERS verse cette rémunération malgré un rendement des placements inférieurs à tous les autres régimes. 
    Par conséquent, les participantes et participants à OMERS paient près de 68 pour cent de plus en rémunération des têtes dirigeantes pour chaque augmentation d’un pour cent des revenus de placement.
  3. Les indices de référence d’OMERS sont parmi les plus bas de tous les régimes comparés. En dix ans, OMERS n’a pas atteint ses propres indices de rendement, mais a continué à verser une rémunération excessive à ses hauts gradés.

Le SCFP-Ontario a soulevé des préoccupations concernant l’administration d’OMERS dans le passé. Le rapport de l’année dernière, « Plus qu’une année difficile », a démontré que, de 2010 à 2020, le rendement des placements d’OMERS était inférieur à celui des régimes et caisses de retraite à prestations déterminées comparables.
  

« Le rendement des placements est un élément essentiel du financement des pensions des travailleuses et travailleurs de première ligne, souligne Fred Hahn. Un faible rendement peut accroître la pression pour diminuer les futures prestations de retraite. La personne retraitée moyenne d’OMERS a reçu un peu plus de 24 000 dollars en 2020, et de nombreuses personnes moins bien rémunérées, qui sont de manière disproportionnée des femmes et des personnes racisées, ont reçu beaucoup moins. Nos membres, les travailleuses et travailleurs municipaux, scolaires et de la protection de l’enfance, ne devraient pas avoir à s’inquiéter de leur future pension, sachant que les têtes dirigeantes d’OMERS ont reçu d’énormes sommes d’argent au fil des ans même si elles n’ont pas été performantes par rapport à des régimes à prestations déterminées similaires. Il est plus que temps de corriger le tir d’OMERS. »

Le SCFP-Ontario représente 125 000 des 289 000 participantes et participants actifs au régime d’OMERS. Le syndicat réclame un examen indépendant et transparent d’OMERS, mené par les commanditaires syndicaux et patronaux du régime, depuis qu’OMERS a rendu publics ses résultats de 2020 montrant un rendement de -2,7 pour cent, soit une perte de trois milliards de dollars, alors que d’autres grands régimes et caisses de retraite à prestations déterminées ont enregistré des gains de placements substantiels au cours de la même période.