CUPE members in the transit sectorSébastien Goulet et Dominique LaHaye

La sous-traitance de la moitié des circuits d’autobus de la Société de transport de Sherbrooke (STS) préoccupe le SCFP qui demande à la vérificatrice générale de la municipalité d’enquêter sur un contrat de 26,7 millions de dollars octroyé sans appel d’offres.

Le SCFP a fait parvenir une lettre à la vérificatrice, en juin dernier, à l’occasion d’une journée spéciale de mobilisation contre la sous-traitance et la privatisation des services publics.

Des dizaines de chauffeurs d’autobus et d’autres membres du SCFP de Sherbrooke ont alors uni leurs voix et multiplié les actions pour décrier la situation. Ils ont notamment organisé un « 4 à 6 » de solidarité et manifesté devant l’hôtel de ville en compagnie de membres des syndicats du secteur du transport terrestre du SCFP venus de Montréal, de Trois-Rivières et de Longueuil pour les appuyer. Une délégation locale a aussi participé à la période de questions de la séance du conseil municipal.

Le SCFP a fait valoir qu’en plus d’exposer les usagers des transports en commun à un service inégal, ce contrat de plusieurs millions de dollars que la STS a confié de gré à gré à Promenades de l’Estrie soulève des questions d’éthique et de saine gestion.

« Le service aux usagers est inférieur à cause de toute cette sous-traitance à la STS », a déploré le vice-président du Syndicat des chauffeurs d’autobus de Sherbrooke (section locale 3434 du SCFP), André Marsan.

Les véhicules du sous-traitant sont moins bien entretenus, moins performants et moins bien adaptés. Ce service privé est aussi opéré par des chauffeurs moins formés et moins encadrés. De plus, les mini-bus et microbus du sous-traitant ne répondent pas aux critères d’accessibilité universelle.

« Il y a donc un service à deux vitesses avec ce réseau parallèle. Il est temps que Sherbrooke retrouve une vraie société de transport, avec une pleine qualité et une pleine efficacité », a souligné André Marsan.

Le maintien des services publics est à l’avantage des contribuables de Sherbrooke, comme en témoigne le rapatriement à l’interne des collectes des déchets et des matières compostables effectué en 2012. Des économies d’environ un million de dollars par année ont été réalisées. Le palmarès des municipalités de 2016-2017 montre que Sherbrooke était la ville où la collecte des déchets était la moins coûteuse par rapport aux villes de taille similaire.

« C’est un grand succès! Par contre, dans le même palmarès, Sherbrooke est la ville où la collecte du recyclage coûte le plus cher et elle est confiée à l’externe », a indiqué le président du Syndicat des cols bleus de Sherbrooke (section locale 2729), Benoît Labonville.