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Pour plusieurs, la fête du Travail signale la dernière fin de semaine de l’été. Or, ce jour férié a été instauré en 1894 pour créer un temps de réflexion sur l’apport des travailleurs à la société, par le biais du mouvement syndical.

On dit que le Canada a mieux résisté à la crise économique mondiale que la plupart des pays. Soit, mais nous nous relevons trop lentement. En matière de croissance économique, cette reprise est plus faible que celles qui ont suivi les récessions des décennies 1980 et 1990. Avec une croissance bloquée à la barre des deux pour cent depuis quatre ans, bien des Canadiens ont encore la vie dure.

Plus de 1,3 million de Canadiens sont chômeurs. Dans la plupart des régions du pays, le taux de chômage chez les jeunes atteint plus de 13 pour cent, un taux deux fois plus élevé que dans le reste de la population. Un sans-emploi sur cinq l’est depuis plus de 27 semaines. Aucun de ces indicateurs économiques n’est prêt d’être revenu à sa marque d’avant la récession.

Le Canada, comme les autres économies avancées, a perdu des centaines de milliers d’emplois dans le secteur manufacturier depuis dix ans. C’était pour la plupart de bons emplois syndiqués assortis d’avantages sociaux et de régimes de retraite.

Notre pays a de nombreuses difficultés à développer sa main-d’œuvre. Le programme de travailleurs étrangers temporaires s’est avéré n’être rien de plus qu’une subvention salariale pour le secteur des services et l’industrie de la restauration rapide, contrairement à sa raison d’être.

Les employeurs canadiens sont au bas du palmarès des pays industrialisés qui investissent dans la formation de leur main-d’œuvre.

L’endettement personnel des travailleurs canadiens est à son plus haut, parce que, depuis 25 ans, les salaires ont très peu augmenté en argent réel. Les compagnies canadiennes, qui bénéficient de fortes baisses d’impôts, dorment sur des réserves de liquidités record qui atteignent 600 milliards de dollars.

Ainsi, en cette fête du Travail, nous demandons à tous les gouvernements canadiens d’agir concrètement pour faire de ce pays un monde meilleur et pour reconnaître que l’équité donne des résultats pour tous les Canadiens. Il faut, dès maintenant, bonifier le Régime de pensions du Canada, pour permettre à tous de vivre une retraite dans la dignité. Nous réclamons des lois musclées sur la santé et la sécurité au travail, pour que chaque travailleur puisse retourner chez lui à la fin de sa journée de travail. Enfin, nous revendiquons un réseau national de garderies pour venir en aide aux familles qui sont sur le marché du travail.

J’invite les membres du SCFP à se joindre à nos confrères et consœurs du mouvement syndical et à participer aux défilés et aux piques-niques de cette fête du Travail. Profitons de cet instant pour réfléchir à nos réussites et célébrer ce que nous avons fait, ensemble, en un siècle, pour faire de ce pays un endroit où il fait bon vivre – des choses comme les régimes de retraite, les règles de santé-sécurité, la hausse des salaires et la création d’avantages sociaux pour tous les travailleurs, etc.

Nous ne nous contenterons pas de célébrer notre labeur; nous viendrons aussi en aide à la collectivité, comme le font les syndicats depuis plusieurs générations. Nous réfléchirons à notre fière tradition d’appui à la justice sociale, puisque la fête du Travail nous offre une occasion de nous souvenir du rôle des syndicalistes dans la lutte pour l’égalité et l’équité.

En cette 120e édition de la fête du Travail, célébrons tout ce que nous avons accompli et engageons-nous à soutenir tous ces travailleurs dont les efforts collectifs font du Canada le grand pays qu’il est devenu.

Salutations solidaires,

Paul Moist
Président national

Charles Fleury
Secrétaire-trésorier national