Plus de 600 jours après l’abrogation du projet de loi 124, des dizaines de milliers de travailleuses et travailleurs du secteur des services sociaux et communautaires attendent encore de recevoir l’argent qui leur a été dérobé. Maintenant que l’Assemblée législative de l’Ontario a repris ses travaux, les travailleuses et travailleurs demandent au gouvernement conservateur de Doug Ford d’enfin rendre ce qui leur est dû.
Le projet de loi 124, adopté en 2019, a limité les augmentations salariales du personnel du secteur public à 1 % par année, alors même que le coût de la vie montait en flèche. Cette loi a violé le droit constitutionnel à la négociation collective des travailleuses et travailleurs, en plus de faire baisser les salaires, de faire sombrer les travailleuses et travailleurs dans la pauvreté, et d’aggraver la crise provinciale dans les services sociaux et communautaires.
« Le projet de loi 124 était doublement inconstitutionnel : il bafouait les droits des travailleuses et travailleurs et privait nos communautés de services. Il a finalement été abrogé grâce à la vaillante riposte des travailleuses et travailleurs. Depuis, le gouvernement de Doug Ford a redonné leur dû à une partie des travailleuses et travailleurs, mais il continue d’ignorer la crise qu’il a causée dans les services sociaux et communautaires », déplore Fred Hahn, président du SCFP-Ontario.
« Le personnel du secteur des services sociaux est en situation de pauvreté même s’il fournit à nos communautés certains des soins les plus essentiels. C’est assez. Doug Ford floue les familles qui dépendent de ces services et fait preuve d’un favoritisme injustifié. »
Ensemble, le SCFP et le SEFPO représentent plus de 50 000 travailleuses et travailleurs qui demeurent à ce jour lésés par le projet de loi 124. Ces personnes œuvrent pour des organismes communautaires, des sociétés d’aide à l’enfance, ainsi que des organisations qui offrent des services de santé communautaires et des services aux personnes ayant une déficience intellectuelle.
Des travailleuses et travailleurs de plus de 60 organismes dirigent la campagne « Prêts à se battre » afin d’obtenir des augmentations salariales équitables et subventionnées ainsi que des investissements durables et essentiels dans les services sociaux et communautaires de première ligne. Plus de 35 sections locales ont déjà voté en faveur d’un mandat de grève, et des dizaines d’autres votes sont prévus au cours des prochaines semaines. Ces groupes montrent leur solidarité dans leur lutte contre leur bailleur de fonds commun – le gouvernement Ford – et sont prêts à prendre des mesures concertées si la province n’agit pas.
« Les travailleuses et travailleurs ne peuvent pas survivre avec des salaires aussi bas, et les communautés méritent mieux que de devoir attendre plusieurs années avant de recevoir du soutien. Nous avons des membres qui doivent occuper un deuxième ou un troisième emploi et dépendre des banques alimentaires. Certaines familles peinent à trouver des conseillers et conseillères en santé mentale pour leurs enfants, ou à dénicher de l’aide pour un être cher ayant une déficience intellectuelle. Ce sont là des conséquences directes d’un sous-financement chronique, et c’est la réalité de l’Ontario sous la gouvernance de Doug Ford », se désole JP Hornick, président de l’OPSEU/SEFPO. « Ces travailleuses et travailleurs ont un bienfait sur chacune des communautés de la province. Ils et elles méritent de recevoir l’argent qui leur a été dérobé pendant toutes ces années. Nos communautés, quant à elles, méritent qu’un financement stable et à long terme soit accordé aux services sociaux et communautaires dont elles ont besoin. »
Des membres du SCFP et du SEFPO seront à Queen’s Park ce jeudi pour soutenir la campagne « Prêts à se battre ». Ils et elles donneront une conférence de presse à 9 h 30 dans la tribune de la presse pour défendre leurs intérêts et ceux de leurs communautés. Une marche aura ensuite lieu dans le centre-ville.