Le 5 août, nous avons appris que Citoyenneté et Immigration Canada a refusé d’accorder des visas temporaires à plus de 100 militants qui souhaitaient participer au Forum social mondial (FSM) à Montréal.
C’est la première fois que le FSM se déroulait dans l’hémisphère nord et de nombreuses personnes craignaient que le Canada empêche certains militants du monde entier de participer, en particulier ceux provenant de pays où la pauvreté et le profilage racial sévissent. D’autres, d’un optimisme prudent, espéraient que les politiques d’immigration de l’ère Harper changeraient sous le nouveau gouvernement libéral. Ce ne fut malheureusement pas le cas.
En effet, des militants d’importants mouvements sociaux provenant du Mali, du Brésil, de la Palestine, de l’Iran, du Congo, du Nigéria, du Maroc, d’Haïti et du Népal se sont vus refuser l’entrée au Canada. La militante altermondialiste et candidate à la succession de Ban Ki-moon au poste de secrétaire général des Nations Unies, Aminata Traoré, était du nombre.
Citée par la CBC, Aminata Traoré a déclaré que « la controverse des visas entache la réputation du Canada en tant que pays ouvert ». Elle a ajouté :
« l’Occident craint de plus en plus les débats d’idées. Or, nous portons des idées, pas des bombes ».
Le SCFP, avec à la tête de sa délégation le secrétaire-trésorier national Charles Fleury, a contribué au succès de l’événement. Ses représentants ont effectué du réseautage avec des militants du monde entier et ont participé à l’élaboration de stratégies pour s’opposer à la privatisation de l’eau potable, aux mauvaises ententes sur le commerce et l’investissement, aux politiques d’austérité et au travail précaire tout en promouvant la mise en place d’une juste transition dans le secteur énergétique.
Lors de l’atelier intitulé Qu’est-ce qu’une Communauté bleue ? La reconnaissance du droit à l’eau et la protection de l’eau contre l’extraction et la privatisation organisé par le SCFP, l’impact des règles internationales sur le commerce et l’investissement sur la réglementation canadienne en matière de traitement des eaux usées a été examiné. Les discussions ont aussi porté sur la triste réalité des communautés autochtones qui sont soumises à des avis perpétuels de faire bouillir l’eau. La question du financement fédéral des infrastructures qui favorise la privatisation dans les communautés canadiennes a également été abordée.
Malgré les nombreux absents, des discussions engagées et inspirantes ont eu lieu, l’objectif commun étant de faire en sorte que les services d’eau potable et d’eaux du monde entier demeurent publiques et continuent de procurer de bons emplois.