Le directeur parlementaire du budget (DPB), qui est chargé de fournir des analyses économiques et financières au Parlement, a publié un rapport sur l’estimation des coûts d’un régime public d’assurance médicaments. Le rapport chiffre les coûts nécessaires pour créer un tel programme, en plus de calculer les économies qu’il permettrait de réaliser.

Le rapport contient des informations importantes en faveur d’un régime universel d’assurance médicaments. Le DPB estime qu’un régime à payeur unique générerait des économies totales de 1,4 milliard de dollars sur le coût des médicaments au Canada en 2024-2025, et de 2,2 milliards de dollars en 2027-2028, ce qui signifie plus d’argent dans les poches des gens.

Ces estimations sont toutefois plutôt prudentes. Le rapport est basé sur une version fédérale du régime québécois d’assurance médicaments, qui prévoit le copaiement des médicaments d’ordonnance et qui se limite à une liste de médicaments approuvés. Ce n’est donc pas un régime véritablement universel ou à payeur unique. Au Québec, il est obligatoire d’adhérer à un régime d’assurance médicaments. L’option publique n’est offerte qu’aux personnes qui n’ont pas accès à un régime d’assurance collective via leur employeur, leur syndicat ou leur conjoint(e).

L’équipe de recherche, les membres et la direction du SCFP ont fait connaître les dangers d’un régime hybride ou d’un régime qui ne ferait que « boucher les trous ». Les recherches démontrent que le modèle québécois ne répond pas aux besoins des personnes à faible revenu, qui souffrent le plus du prix des médicaments. Au Québec, les primes d’assurance médicaments pour les personnes non admissibles au régime public provincial sont élevées.

Un régime universel d’assurance médicaments à payeur unique nécessiterait initialement plus de dépenses publiques que l’approche hybride, mais engendrerait des économies à long terme pour l’État et les individus. En négociant à l’échelle nationale, le gouvernement aurait un meilleur rapport de force avec les pharmaceutiques pour faire baisser le prix des médicaments. Par ailleurs, un régime universel réduirait la pression sur le système de santé, puisque les gens ont moins besoin de consulter un médecin ou de se rendre à l’hôpital lorsqu’ils ont accès aux médicaments dont ils ont besoin.

Cette année, le SCFP a intensifié sa campagne en faveur d’un régime universel d’assurance médicaments aux côtés d’alliés comme la Coalition canadienne de la santé. Alors que les libéraux et les néo-démocrates continuent de négocier les détails de la loi sur l’assurance médicaments, les membres du SCFP et le mouvement syndical doivent absolument continuer de militer pour un régime véritablement universel qui fonctionne pour toute la population.