Plus de 500 syndicalistes et militants sociaux de partout au pays participent, à Winnipeg, à la deuxième Conférence nationale du SCFP sur les droits de la personne. La deuxième journée de cet événement portait sur la composition de l’effectif du SCFP et le dossier du Canada en matière de droits de la personne.
Qui sommes-nous? Une enquête sur l’effectif du SCFP
Les travaux de la deuxième journée ont commencé par un exposé sur la première enquête exhaustive sur les membres du SCFP. La directrice de la recherche, de l’évaluation des emplois et de la santé-sécurité au travail, Shelly Gordon a présenté des résultats qui confirment l’avantage syndical : les syndiqués canadiens bénéficient d’un meilleur salaire, de meilleurs avantages sociaux et d’un milieu de travail plus sûr. Même si cet avantage est particulièrement important pour les groupes à la recherche d’équité, il reste encore beaucoup à faire. En effet, la proportion de nos membres occupant un emploi précaire, près de 20 pour cent, est trop élevée.
Deux conférenciers ont placé les résultats de l’enquête dans un contexte plus large. Grace-Edward Galabuzi, professeure agrégée à l’Université Ryerson, a expliqué l’incidence, sur les travailleurs, du recul des emplois à plein temps, permanents, assortis d’un bon salaire et de bons avantages sociaux au profit d’emplois incertains à bas salaire.
Alexa Cordi, présidente de la Fédération des femmes du Québec, quant à elle, a affirmé que les compressions dans les services, tout particulièrement dans les services de soins, forcent les femmes à travailler gratuitement. Les besoins en soins ne disparaissent pas; ce sont l’identité des soignants et le lieu où se déroulent les soins qui changent. Elle a aussi rappelé aux participants que nous sommes plus efficaces dans la collaboration et que l’édition 2015 de la Marche mondiale des femmes est l’occasion de tisser des coalitions.
Les participants ont également eu droit à des ateliers sur l’équité dans son contexte socioéconomique.
Notre histoire, notre avenir : le dossier du Canada en matière de droits de la personne
La table ronde d’après-midi s’est intéressée au dossier du Canada en matière de droits de la personne. La présidente de la Commission des droits de la personne du Manitoba, Yvonne Peters, a donné une petite idée des progrès réalisés dans la lutte à la discrimination et au harcèlement au pays et dans nos milieux de travail.
Elle a félicité le SCFP pour sa belle feuille de route en matière d’amélioration des conditions de travail des handicapés, tout en soulignant qu’il reste beaucoup à faire pour accroître la participation de ces personnes au marché du travail. Elle a déclaré que la Commission canadienne des droits de la personne laisse beaucoup à désirer, mais qu’elle demeure « la seule institution publique vouée spécifiquement à l’élimination des inégalités dans la société ».
Niigaanwewidam James Sinclair, professeur agrégé à l’Université du Manitoba, a parlé des défis auxquels sont toujours confrontés les peuples autochtones du Canada. Les mouvements comme Idle No More lui donnent de l’espoir : « Voir ainsi mes confrères et consœurs, inspirés par la paix et l’amour, lutter pour faire avancer des dossiers que notre pays traîne comme des boulets depuis si longtemps, ça m’inspire. »
M. Sinclair a ajouté que notre pays réalisera pleinement son potentiel uniquement quand les Canadiens auront appris à vivre comme une famille où chaque membre ressent la responsabilité de tenir compte des autres et quand tout le monde aura compris que tout est interrelié dans la création.
En fin de journée, les participants ont visité le Musée canadien des droits de la personne. Ce musée, le seul au monde à se consacrer à la sensibilisation et à l’éducation sur les droits de la personne, a ouvert ses portes récemment à Winnipeg.