Équité salariale

Le SCFP accueille favorablement l’annonce du dépôt d’une loi sur l’équité salariale qui s’appliquera aux travailleurs sous réglementation fédérale et aux sous-traitants fédéraux. Le SCFP réclamait une loi proactive qui tienne compte des recommandations formulées en 2004 par le Groupe de travail sur l’équité salariale.

Congé parental

Le SCFP voit d’un bon œil la création d’un congé parental « à prendre ou à laisser », d’un maximum de cinq semaines, pour le deuxième parent. Cette mesure encouragera l’égalité hommes-femmes dans les rôles parentaux et l’emploi. Néanmoins, nous craignons que ce programme ne soit pas accessible aux parents à faible revenu ou aux travailleurs à statut précaire qui n’ont pas droit à l’assurance-emploi ou qui ne peuvent pas se contenter du bas niveau de prestation pour vivre. Nous espérons que le gouvernement assouplira les règles d’admissibilité et qu’il bonifiera les prestations lors de la mise en place de ce congé. Le SCFP avait recommandé au gouvernement d’offrir douze semaines, comme le font plusieurs pays, et d’assurer des prestations similaires aux chefs de famille monoparentaux.

Égalité entre les hommes et les femmes

Le budget 2018 est présenté comme un budget axé sur l’égalité entre les hommes et les femmes comprenant une « analyse comparative entre les sexes + » pour les différentes mesures. Cette emphase mise sur l’égalité entre les hommes et les femmes et les actions qui en résultent sont les bienvenues. Cependant, pour faire une différence concrète, ces mesures doivent être conjuguées à d’autres actions qui amélioreraient les conditions de travail et de vie de la grande majorité des Canadiennes, comme un programme national de garderies abordables, une augmentation du financement accordé aux services sociaux et l’instauration d’un salaire minimum national à 15 dollars l’heure.

Services de garde à l’enfance

Pour un budget supposément axé sur l’égalité entre les hommes et les femmes, le SCFP est déçu de n’y trouver rien de neuf, ou presque, pour les services de garde à l’enfance. Le SCFP et les défenseurs des services de garde réclament une augmentation du financement dans ce secteur d’un milliard de dollars par année jusqu’à ce que cette enveloppe représente 1 pour cent du PIB. Nous demandons aussi à ce que tout cet argent fédéral soit investi dans des services sans but lucratif.

Violence faite aux femmes

Le SCFP soutient le modèle de Plan d’action national du Canada sur la violence faite aux femmes et aux filles. Hélas, en consacrant à peine 86 millions de dollars sur cinq ans à un tel plan, le budget 2018 est loin d’atteindre le seuil de financement adéquat pour une telle initiative. En outre, le SCFP avait demandé d’autres changements au Code du travail du Canada, comme dix jours de congé payé pour les victimes de violence familiale.

Assurance-médicaments

Le budget 2018 annonce la création d’un conseil consultatif présidé par l’ex-ministre ontarien de la Santé, Eric Hoskins. Ce conseil mènera des consultations et présentera diverses options au gouvernement quant à la marche à suivre pour mettre en place un programme national d’assurance-médicaments. Soulignons cependant qu’il n’y a pas d’argent prévu pour la création d’un tel programme dans les prévisions budgétaires des cinq prochaines années. Le SCFP réclame depuis plusieurs années la création d’un régime public d’assurance-médicaments pour venir en aide aux millions de Canadiens qui n’ont pas les moyens de faire remplir leurs ordonnances et qui, trop souvent, doivent choisir entre leurs médicaments et le loyer ou l’épicerie. Après les études du directeur parlementaire du budget et du Comité permanent sur la santé, ainsi qu’une motion parlementaire pour la création de ce régime à laquelle le gouvernement Trudeau s’est opposé en octobre 2017, le SCFP croit que le temps des études est terminé. Il faut maintenant que le gouvernement fédéral prenne un engagement politique et financier concret envers l’assurance-médicaments.

Allocation canadienne pour le travail

Le gouvernement remplacera la Prestation fiscale pour le revenu de travail (PFRT) par l’Allocation canadienne pour le travail (ACT), qui sera plus généreuse et plus accessible. Le SCFP est content de la bonification de cette prestation, de son retrait plus graduel et du fait qu’elle sera octroyée automatiquement aux personnes qui y ont droit. Or, même si l’ACT a un rôle à jouer, l’instauration d’un salaire minimum fédéral à 15 dollars l’heure aiderait davantage les travailleurs pauvres, et ce, à un coût moindre.

Peuples et communautés autochtones

Le budget 2018 consacre 5 milliards de dollars sur cinq ans aux programmes visant à améliorer le sort des peuples autochtones, dont 1,4 milliard sur quatre ans pour les services à l’enfance et à la famille des Premières Nations afin de se conformer au jugement du Tribunal des droits de la personne du Canada. Nous sommes heureux qu’il y ait aussi plus d’argent pour le logement, le traitement de la tuberculose et l’accès à l’eau potable, mais dans tous ces cas les sommes engagées sont inférieures à nos attentes et insuffisantes pour combler réellement l’écart de conditions de vie existant ente les Autochtones et les autres Canadiens.

Environnement

Le SCFP appuyait le Budget fédéral alternatif qui réclamait 1,4 milliard de dollars sur trois ans pour faire passer la proportion des terres protégées à 17 pour cent et celles des océans à 10 pour cent d’ici 2020. Le budget consacre 1,3 milliard de dollars aux projets de conservation, ce qui est encourageant.

Régimes de retraite

Au cours de la dernière année, le SCFP a réclamé une bonification supplémentaire du Régime de pensions du Canada et du Supplément de revenu garanti. Nous avons aussi demandé le retrait du projet de loi C-27 qui permet la conversion rétroactive des régimes de retraite en régimes à prestations cibles moins sécuritaires. Hélas, le budget 2018 est muet sur ces sujets. Pire, on n’y trouve aucune mesure ou solution concrète pour protéger l’épargne-retraite des travailleurs dont l’employeur fait faillite, comme ce fut le cas chez Sears en 2017.

Équité fiscale

Encore une fois, le budget 2018 évite d’imposer équitablement les multinationales du numérique comme Google et Facebook. Les entreprises canadiennes demeurent désavantagées au plan fiscal, ce qui entraîne des pertes d’emplois dans tous les secteurs, comme les médias et la radiotélédiffusion. En outre, les libéraux n’ont pas tenu leur promesse d’éliminer les échappatoires fiscales régressives et inefficaces qui profitent presque uniquement aux plus riches. Non seulement l’élimination de ces mécanismes permettrait au gouvernement fédéral d’ajouter des milliards de dollars à ses revenus annuels, mais les revenus des gouvernements provinciaux augmenteraient aussi.

Médias et culture

Les médias et l’industrie culturelle du pays souffrent gravement des échappatoires fiscales qui favorisent les entreprises et les plateformes numériques étrangères au détriment des producteurs et des travailleurs canadiens. Le gouvernement fédéral y perd au bas mot 1 milliard de dollars en revenus. Le SCFP a demandé au fédéral d’exiger que les géants du numérique comme Uber, Google et Facebook perçoivent et versent les taxes de vente, comme toutes les autres entreprises, mais il n’y a rien dans le budget 2018 à cet effet. Il réserve plutôt 172 millions de dollars sur cinq ans pour soutenir le Fonds des médias du Canada. Bien que ce financement public soit le bienvenue, il ne s’attaque pas à la cause du problème : les entreprises numériques ne paient pas leur juste part de taxes et ne contribuent pas au Fonds des médias du Canada.

Aide internationale

Le budget 2018 augmente l’aide internationale légèrement, soit de 2 milliards de dollars supplémentaires sur cinq ans. Le Budget alternatif fédéral et le Conseil canadien pour la coopération internationale réclamaient des augmentations substantielles pour que l’enveloppe de l’aide internationale atteigne 0,7 % du revenu national brut.

Infrastructures

Le budget 2018 ne contient rien de nouveau en matière d’investissement dans les infrastructures et le financement fédéral promis pour la construction et la réparation des infrastructures au pays est même retardé.

Assurance-emploi

Le SCFP est heureux de la création du projet pilote Travail pendant une période de prestations qui prolonge les prestations des personnes en congé de maternité ou de maladie. Les bénéficiaires pourront conserver 50 cents de prestations pour chaque dollar de gains, jusqu’à concurrence de 90 % de leur rémunération hebdomadaire assurable.