« En Colombie, il est plus facile de créer un groupe armé qu’un syndicat », a déclaré un employé des postes, en juillet, devant des syndicalistes du secteur public canadien.

Malgré une longue campagne au sein d’une entreprise privée de messagerie, son syndicat n’a recruté que 28 membres. D’autres militants ont raconté avoir vécu des cas semblables, où des militants ont été licenciés ou menacés. En Colombie, les multinationales de messagerie profitent depuis dix ans de la privatisation du secteur postal.

La Colombie a la mauvaise réputation d’être le pays le plus dangereux pour les syndicalistes. Depuis 1987, on y en a assassiné 2942. Le taux de syndicalisation a chuté de 17 à 4,9 pour cent. L’intimidation, le mépris des droits syndicaux, la privatisation et la précarité croissante de l’emploi compliquent la survie des syndicats.

Or, en dépit des risques, les militants colombiens persistent et signent. Ils demeurent déterminés à défendre les droits des travailleurs et à lutter contre la privatisation des services publics.

« Vos visites sauvent des vies », a dit Yessica Hoyos du Collectif des avocats en droit du travail de la Colombie.

Alors que le Canada négociait un accord de libre-échange avec la Colombie, plusieurs Colombiens comme Yessica Hoyos ont été invités à témoigner des violations des droits de la personne devant un comité parlementaire canadien. Le gouvernement canadien a signé cet accord en 2011, en promettant d’évaluer annuellement la situation des droits de la personne en Colombie.