Selon le partenaire de Cihan Erdal, un membre de la section locale 4600 du SCFP emprisonné en Turquie, c’est la solidarité, ainsi que l’attention et le soutien soutenus du public, qui permettront de le ramener au Canada sain et sauf. Omer Ongun a lancé cet appel en compagnie de membres du Comité national de la justice mondiale du SCFP, au 29e jour de l’emprisonnement injuste de Cihan Erdal.

Omer Ongun veut créer une vague de soutien populaire pour aider le gouvernement canadien à protèger Cihan Erdal, un résident permanent du Canada. Il souhaite que le gouvernement discute de son dossier avec le gouvernement turc et qu’un représentant canadien lui rende visite en prison. Selon lui, l’envoi de messages aux principaux responsables canadiens, ici et en Turquie, gardera son dossier sous les projecteurs et à l’ordre du jour du gouvernement fédéral.

CIhan Erdal est un jeune militant queer qui étudie au doctorat à l’Université Carleton. Il a été arrêté à Istanbul le 25 septembre en compagnie de 17 universitaires, journalistes et élus. Omer Ongun le décrit comme « une âme gentille et douce », un militant socialiste qui se dévoue pour la paix.

Selon lui, l’arrestation de Cihan Erdal était liée à son militantisme, il y a six ans, au sein du Parti démocratique populaire, le troisième plus grand parti politique de Turquie.

« C’est assez inquiétant pour la liberté d’expression, la participation politique et l’implication des jeunes en politique. Les recherches de Cihan portent sur les raisons derrière l’engagement ou le désengagement des jeunes dans les mouvements sociaux. C’est exactement ce qu’il vit en ce moment », a expliqué Omer Ongun aux membres du comité.

Cihan Erdal et Omer Ongun sont partenaires depuis une dizaine d’années, mais leur relation homosexuelle n’est pas reconnue en Turquie, ce qui fait qu’Omer Ongun n’a pas de contact direct avec Cihan Erdal. « Je ne pourrai jamais lui parler ou le voir tant qu’il n’aura pas été relâché. » Il est en mesure d’envoyer des messages et reçoit des nouvelles par l’intermédiaire des parents de Cihan Erdal. Omer Ongun et Cihan Erdal n’avaient pas dévoilé leur relation aux parents de ce dernier; l’arrestation a tout changé.

« J’avais besoin de leur soutien, alors je suis sorti du placard. Ils l’ont très bien pris. Je pense que c’est lorsque les gens sont à leur plus vulnérable que la compassion commence à se manifester. Ils me voient maintenant comme leur troisième fils », a-t-il dit aux membres du comité.

Par l’intermédiaire des parents de Cihan Erdal et de son avocat en Turquie, Omer Ongun a appris que son partenaire avait commencé à recevoir des livres et des journaux, et qu’il recevait « beaucoup de témoignages de respect et de solidarité » de la part des amis d’école, des partisans, des universitaires et des journalistes qui lui rendent visite.

De nombreuses voix, au Canada et dans le monde, s’élèvent pour réclamer la libération de Cihan Erdal. Omer Ongun a décrit le pouvoir que procure un appui aussi large, qui comprend celui du SCFP.

« Cihan a toujours parlé avec admiration du SCFP et des syndicats du Canada. Malheureusement, en Turquie, les syndicats sont affaiblis. Je crois que ce sont les premières cibles d’un État autoritaire qui veut empêcher les gens de s’organiser. »

« En voyant les équipe fortes et dévouées du SCFP et de d’autres syndicats à l’œuvre, on se sent plus fort ensemble. Et c’est seulement ainsi que nous allons le sauver », a déclaré Omer Ongun aux membres du comité.