Charge de travail croissante, salaires grugés par l’inflation, sous-financement chronique des services : ce sont les motifs évoqués par les employés de la Société catholique d’aide à l’enfance de Toronto pour expliquer leur appui massif à un débrayage advenant l’échec des négociations en vue de renouveler la convention collective.
La Société catholique d’aide à l’enfance (SCAE) de Toronto va passer de quatre points de service à un seul situé dans l’est de la ville. Selon le syndicat, cette décision rendra la situation de nombreuses familles ingérable, particulièrement pour celles qui ont des visites supervisées régulières. Cela ajoutera un stress indu aux familles qui dépendent des services de la SCAE et de ses employés.
« Imaginez que vous vivez dans l’ouest et que le bureau où vous vous rendiez à pied chaque semaine déménage à Scarborough, et que vous n’avez pas de voiture », propose Nancy Simone, présidente de la section locale 2190 du SCFP, qui représente 400 employés à la SCAE. « C’est la situation dans laquelle se retrouveront la plupart de nos familles après le déménagement. Et si on reçoit un appel de crise dans l’ouest de la ville ? Veut-on vraiment que l’intervenant gaspille une heure à se déplacer pour se rendre au domicile d’un enfant en danger ? »
La SCAE a vu son financement réduit de 8,5 millions de dollars au cours des cinq dernières années, alors que la charge de travail des intervenants augmente. « Le financement des services d’aide à l’enfance est tout croche en Ontario, déplore Mme Simone. On nous confie plus de responsabilités sans les ressources nécessaires pour les assumer. C’est injuste pour les familles qui comptent sur nos services et pour nos membres. Nos membres ont donc décidé qu’ils ne permettront plus au gouvernement ni à l’agence de faire porter le fardeau du sous-financement aux familles et aux travailleurs. Il faut que ça change. » Parallèlement à l’augmentation de la charge de travail, les salaires de la Société catholique d’aide à l’enfance ne suivent pas le rythme de l’inflation et prennent du retard sur ceux de la Société d’aide à l’enfance de Toronto.
Les deux parties rencontrent un conciliateur provincial le jeudi 10 mai.