Karin Jordan | Communications SCFP

Une nouvelle étude conclut que la privatisation nuit à la qualité des soins offerts aux personnes âgées. Les auteurs recommandent aux gouvernements d’investir dans des soins publics sans but lucratif pour le bien de nos aînés.

Cette étude, publiée dans le journal PLOS Medicine, s’ajoute aux données de plus en plus nombreuses qui démontrent que chercher à réaliser des profits en santé comporte de nombreux dangers. Partout au pays, les membres du SCFP qui œuvrent dans le secteur des soins de longue durée luttent contre la privatisation. Ils défendent les soins de santé publics et réclament un financement adéquat afin de pouvoir offrir des soins de qualité aux personnes âgées fragiles et vulnérables dont ils s’occupent. D’ailleurs, notre syndicat tout entier s’active pour renforcer et bonifier le système de santé public.

Les auteurs du rapport ont analysé les études existantes. Leurs conclusions sont claires : les établissements publics offrent des soins plus complets et de meilleure qualité que les établissements privés.

Les établissements privés ont moins d’employés, le roulement du personnel y est plus élevé et ils offrent moins de soins directs aux résidents. La santé et à la qualité de vie des personnes âgées vivant en établissements privés s’en ressentent grandement. Le sous-financement et le manque de personnel font en sorte que les conditions sont dangereuses, tant pour les résidents que pour les travailleurs qui leur prodiguent des soins.

L’étude souligne que les établissements qui font le plus de profits sont aussi ceux où on retrouve le plus grand nombre de problèmes.

Les grandes chaînes et les entreprises détenues par des fonds d’investissements privés se lancent dans le secteur des soins de longue durée. Les auteurs qualifient cette tendance de « cartellisation des soins ». Au Canada, des entreprises privées possèdent et gèrent 37 % des lits de soins de longue durée.

Les auteurs demandent aux décideurs politiques de financer des soins de longue durée publics et sans but lucratif et d’imposer des normes minimales en matière de soins directs. Malheureusement, certains gouvernements vont dans la direction opposée. En Colombie-Britannique, les membres de notre division de soins de santé, le Syndicats des employés d’hôpitaux (SEH), contestent la décision récente de la régie de la santé Vancouver Coastal.

Sous prétexte d’élargir et de moderniser les soins aux personnes âgées, la régie fermera deux établissements publics de soins de longue durée pour les remplacer par une résidence privée. La décision a mobilisé les travailleurs et suscité l’indignation générale. Le SEH a intensifié sa campagne « Care Can’t Wait » (Les soins ne peuvent pas attendre) pour lutter contre la privatisation et améliorer la dotation en personnel dans tout le secteur. La campagne réclame des normes minimales de soins plus élevées et l’assurance que les fonds publics serviront à améliorer la dotation en personnel et non à accroître les profits du secteur privé.

En Alberta, les membres du SCFP du secteur des soins de longue durée demandent au gouvernement de mettre fin à la croissance du privé dans le secteur.  Un nouveau rapport de l’Institut Parkland intitulé Losing Ground (Des reculs), conclut que les soins pour les personnes âgées qui ont été privatisés sont de moins bonne qualité que les soins offerts par le secteur public.

En Ontario, la mobilisation pour sauver Casselholme, la seule résidence de soins de longue durée gérée par une municipalité dans la région de Nipissing, a porté ses fruits. En novembre, la décision de ne pas privatiser la résidence a été annoncée, au grand soulagement des membres du SCFP.

La population canadienne vieillit et il est plus que temps que les gouvernements prennent les bonnes décisions. Empêcher la croissance du privé est dans l’intérêt public, mais c’est aussi le reflet de qui nous sommes. En effet, prendre soin des personnes âgées et des autres citoyens vulnérables fait partie des valeurs canadiennes.