Dan Gawthrop | Service des communications du SCFP
Kelly Budway, membre du SCFP 873, aime son travail d’ambulancière. Elle n’a jamais regretté avoir abandonné sa carrière d’agente de bord, après dix ans, pour suivre une formation en services médicaux d’urgence et se joindre à BC Ambulance Service en 2011.
« Chaque journée pose un nouveau défi, une nouvelle chose à apprendre, raconte-t-elle. C’est ce qui me motive. » Mme Budway est aussi vice-présidente régionale du SCFP 873 pour le Grand Vancouver.
Un défi se révèle plus difficile depuis 2016 : l’épidémie de surdoses de drogue qui la touche régulièrement dans le quartier Downtown Eastside de Vancouver. Pour les ambulanciers en première ligne de la crise des opioïdes, le quartier le plus pauvre de la ville ressemble souvent à une zone de guerre. Avec autant de personnes en crise et de nombreuses victimes chaque jour, le trouble de stress post-traumatique (TSPT) est devenu trop commun chez ces premiers intervenants touchés par l’exposition constante à la tragédie humaine.
« Il y a encore des gens parmi nous qui pensent ne pas pouvoir en parler, explique Mme Budway. Ils jouent les durs : ce qui se passe sur le ring reste sur le ring. Et chacun a son propre interrupteur dans sa tête qui dit : ‘’ceci va m’affecter mentalement ou émotionnellement’’. »
Composer avec un traumatisme fait partie du travail de tout premier intervenant et le TSPT est courant chez les policiers, les pompiers et les ambulanciers. Or, selon Mme Budway, on pourrait atténuer le problème chez les ambulanciers avec davantage de ressources.
« Nous avons besoin de plus d’ambulances et d’ambulanciers, parce que ceux des zones périphériques sont fréquemment appelés en renfort au centre-ville. » Elle souligne qu’il y a trop de véhicules sans personnel et trop d’ambulanciers qui sortent en solo.
Il faudrait aussi offrir plus de soutien en santé mentale aux ambulanciers. Bien qu’elle soit reconnaissante pour l’équipe de soutien par les pairs après un incident critique, dont s’est dotée sa section locale (en tout temps, elle peut téléphoner à un autre ambulancier qui l’aidera à verbaliser son stress ou même la référer à un psychologue), Mme Budway juge que ce n’est pas assez.
« Je pourrais répondre à six surdoses en une journée et il se peut que ce soit la septième qui m’atteigne. Ou encore, je pourrais continuer à répondre à ces appels de surdoses pour le reste de ma carrière et il se peut que ce soit un patient atteint d’Alzheimer qui m’atteigne profondément. Ou encore l’appel concernant l’abus d’un enfant. On ne sait pas ce que ce sera, tant que cela ne se produit pas. »