Il y a 34 ans, le Comité national de santé et de sécurité du SCFP proposait la création d’un Jour de deuil national pour les travailleurs tués ou blessés au travail.

Cette idée s’est concrétisée en 1991 avec l’adoption d’une loi fédérale qui instaurait ce Jour de deuil. La commémoration aurait désormais lieu le 28 avril de chaque année. Depuis, plus de 120 pays ont emboîté le pas, faisant du 28 avril la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail.

Dès le départ, l’objectif des membres du comité était double : honorer les travailleurs décédés sur les lieux de travail, mais aussi rappeler à tous les travailleurs qu’il faut se battre pour les vivants afin de prévenir d’autres tragédies.

En 2017, les accidents de travail ont fait plus de 900 morts et environ 250 000 blessés au Canada seulement.

À l’occasion du Jour de deuil national, le SCFP honore ses membres décédés au travail. En 2017, les membres suivants nous ont quittés :

  • Judy Lavallee, section locale 1550, Manitoba
  • Wayne Harland, section locale 500, Manitoba
  • Tyson Titanich, section locale 2515, Alberta
  • Wayne Hornquist, section locale 2093, Colombie-Britannique
  • Lloyd Smith, section locale 873, Colombie-Britannique
  • Robert Boulet, section locale 301, Québec
  • James Baragar, section locale 1000, Ontario
  • Diane Chicoine, section locale 416, Ontario

Mettre fin à la violence et au harcèlement au travail

La violence et le harcèlement au travail sont parmi les pires dangers auxquels les membres du SCFP sont confrontés.

Nos membres qui sont victimes d’agression au travail sont trop nombreux. Dans le secteur de l’éducation, ils se font agresser par des élèves. Dans les hôpitaux et les établissements de longue durée, ils se font attaquer par des patients qu’ils essaient d’aider. Les travailleurs de première ligne se font menacer par des gens qui n’arrivent pas à obtenir les services dont ils ont besoin. D’autres se font intimider par des superviseurs mal formés.

De plus en plus de milieux de travail sont devenus toxiques en raison du manque de ressources. Les travailleurs les plus précaires et les plus vulnérables sont davantage victimes de harcèlement. Les employeurs et les gouvernements ne sont pas prêts à financer adéquatement les services qui peuvent contrer la violence. Les compressions gouvernementales et la privatisation des services expliquent en grande partie l’augmentation de la violence et du harcèlement auxquels nos membres sont confrontés. Bien que tous les travailleurs soient à risque, les femmes et les autres travailleurs en quête d’égalité sont souvent plus exposés à ces fléaux.

Le Canada doit donner l’exemple en matière de prévention de la violence et du harcèlement au travail. Il faut dénoncer les situations inacceptables.

En ce Jour de deuil national, nous demandons aux gouvernements du pays d’en faire plus pour mettre fin à la violence et au harcèlement au travail, entre autres en finançant adéquatement les services et programmes publics s’adressant aux citoyens les plus vulnérables.

Nous exhortons les employeurs à collaborer avec les syndicats et les comités de santé-sécurité en vue de :

  • développer des politiques et des programmes de santé et sécurité au travail.
  • offrir de la formation pour prévenir la violence et le harcèlement au travail.
  • identifier les dangers en milieu de travail et élaborer un plan d’action pour les éliminer.
  • s’attaquer au problème de la violence familiale au travail en évaluant les risques en milieu de travail, en offrant de la formation, en améliorant la planification, ainsi qu’en mettant en place des mesures de soutien pour les victimes de violence familiale.

Tous les travailleurs doivent comprendre l’importance d’évoluer dans un milieu sécuritaire et sain. Ils doivent aussi exiger de leur employeur qu’il prenne les mesures nécessaires pour y parvenir.

Cette année, le Jour de deuil tombe un samedi. La veille, nous invitions les membres du SCFP à observer un moment de silence, à mettre les drapeaux en berne et à installer les affiches du Jour de deuil produites par le SCFP dans leurs lieux de travail.

Le samedi 28 avril, prenez un moment pour exercer votre devoir de mémoire envers les disparus et pour réfléchir à ce que vous pouvez faire pour améliorer votre milieu de travail. Ensemble, nous allons nous rappeler des défunts et continuer à nous battre contre les conditions de travail dangereuses, les programmes mal financés et le déséquilibre de pouvoir entre les employeurs et les employés.