L’évasion fiscale de Revera révélée au grand jour

Les conséquences désastreuses de la COVID-19 dans les établissements de soins de longue durée à but lucratif ont placé, avec raison, leurs exploitants sous les projecteurs. Revera Living est le deuxième plus grand exploitant de tels établissements au Canada et l’Office d’investissement des régimes de pensions du secteur public, une société d’État canadienne, en est propriétaire. Un nouveau rapport s’intéressant aux filiales et aux partenariats conclus par Revera fait état de l’instauration d’un système complexe d’évasion fiscale dans les activités de l’entreprise au Royaume-Uni. Le rapport révèle aussi que les hauts dirigeants de Revera sont administrateurs de dizaines de partenariats dans des paradis fiscaux qui font parties intégrantes de cette stratégie d’évasion fiscale agressive. En vertu de la loi actuelle, Revera n’a pas à fournir le même niveau d’information financière pour ses activités canadiennes et américaines. Le rapport recommande au gouvernement fédéral d’exiger des rapports financiers clairs et publics des sociétés et des caisses de retraite.

Le mythe du ruissellement démoli par la réalité

Bien que plusieurs soulignent que les réductions d’impôts offertes aux plus riches n’entraînent pas, par ruissellement, de retombées positives pour les moins nantis, le premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, a quand même affirmé que les fortes réductions accordées en 2019 stimuleraient l’emploi et la croissance. Nous avons maintenant des preuves incontestables que cette approche ne fonctionne pas. Des économistes de la London School of Economics ont analysé plus de 50 ans de données sur les réductions d’impôts dans 18 pays à revenu élevé d’Europe et d’Amérique du Nord. À l’aide de méthodes statistiques poussées, ils ont constaté que les réductions d’impôt pour les riches ne stimulent pas la croissance économique et n’ont aucun impact sur la création d’emplois. En fait, les données démontrent que les réductions d’impôt augmentent la part des revenus allant au 1 % des plus riches.

Dépenser ou pas ?

Le gouvernement américain envisage d’investir près de 2000 milliards de dollars pour stimuler l’économie et favoriser la relance, une somme qui, normalement, inquiéterait beaucoup les cercles financiers mondiaux. Or, il semble que les économistes du Fonds monétaire international aient changé d’avis à ce sujet. Ils ont rejeté les inquiétudes à l’effet qu’une stimulation excessive ferait augmenter l’inflation considérablement. À l’inverse, ils soutiennent que le plus gros risque est que les gouvernements retirent trop tôt leur soutien en période de pandémie. La secrétaire au Trésor des États-Unis, Janet Yellen, a déclaré que le gouvernement américain doit « agir en grand ». Pour l’instant, le consensus international semble lui donner raison. C’est une bonne nouvelle pour ceux qui préconisent une stimulation fiscale à long terme au Canada.