« Nous sommes profondément déçus que les hôpitaux ontariens ne répondent pas sérieusement aux besoins urgents en matière de santé et de sécurité des infirmiers et infirmières auxiliaires autorisées, des préposé(e)s aux services de soutien de la personne, du personnel de bureau, du personnel de nettoyage et des autres employé(e)s de première ligne ». C’est ce qu’ont affirmé le SCFP et le SEIU Healthcare en annonçant la rupture des négociations contractuelles pour 70 000 membres du personnel hospitalier de l’Ontario.
Ces travailleuses et travailleurs, tout en composant avec l’épuisement et les cicatrices mentales et physiques de quatre vagues de pandémie, font face à un assaut violent des employeurs hospitaliers contre leur salaire et leurs conditions de travail. Ceux-ci réclament d’importantes concessions dans le cadre du cycle de négociations provinciales qui a commencé en juin et s’est poursuivi jusqu’en septembre.
Au cours des négociations et de la médiation, le personnel hospitalier a parlé courageusement de défis personnels, des risques de la pandémie, de l’épuisement extrême, des réalités de la contagion au virus et de l’escalade de la violence aux mains des patients, des patientes et de leurs proches. Malgré ces histoires horribles, l’Association des hôpitaux de l’Ontario (AHO), qui négocie au nom des hôpitaux ontariens, a rejeté les principales dispositions de santé-sécurité proposées, y compris l’accès garanti à de l’équipement de sécurité en cas de pandémie et l’amélioration des mesures de soutien en matière de violence et de santé mentale.
« Après plus d’un an et demi à traverser la plus grande crise sanitaire de notre génération, les hôpitaux ontariens avaient l’occasion de témoigner respect et appréciation au personnel de première ligne qui a maintenu notre province en vie », souligne la présidente du SEIU Healthcare, Sharleen Stewart. « Au lieu de cela, ils sont arrivés à la table des négociations en refusant des mesures simples qui assureraient la sécurité du personnel, de la clientèle et des visiteurs et visiteuses. Nous refusons d’accepter un contrat qui n’offre pas à ces gens courageux la protection dont ils ont désespérément besoin. »
Les abus à caractère raciste, les agressions et le harcèlement sexuels, ainsi que la violence physique et les agressions contre le personnel hospitalier demeurent un problème énorme pour cette main-d’œuvre à prédominance féminine et racisée. Dans un récent sondage auprès de 2658 travailleuses et travailleurs hospitaliers de première ligne, 66 pour cent estiment que l’incidence de la violence a augmenté pendant la pandémie, 84 pour cent affirment avoir été harcelés verbalement et 56 pour cent avoir été agressés physiquement par un(e) patient(e) ou un proche d’un(e) patient(e). Les travailleuses et travailleurs hospitaliers racisés ou autochtones sont nettement plus nombreux à rapporter ces types d’incidents en raison de leur race, de leur apparence ou de leur orientation sexuelle, soit 54 pour cent pour le harcèlement verbal et 64 pour cent pour la violence physique.
« Tout au long de la pandémie, les hôpitaux ont refusé de traiter la COVID-19 comme un virus en suspension dans l’air et de se protéger contre cette menace; cela a eu un impact terrible sur la sécurité de la clientèle et du personnel », explique Michael Hurley, président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO-SCFP). « Pour protéger les membres du personnel, leurs proches et les patientes et patients dont ils s’occupent contre la contamination ou la propagation du virus, il faut absolument leur fournir un équipement efficace. Au moins 860 patients ontariens sont décédés du virus contracté à l’hôpital. »
Le SCFP et le SEIU Healthcare trouvent « incompréhensible » l’ignorance des hôpitaux en matière de protection adéquate du personnel pour lui permettre de faire son travail en sécurité pendant la pandémie et faire face à la violence au travail. Ils redoubleront d’efforts pour présenter ces graves problématiques directement à la population ontarienne.