Paramedics load an injured worker on to an ambulanceL’arriéré dans le traitement des dossiers des travailleuses et travailleurs blessés de l’Ontario augmente tandis que le personnel de première ligne réclame des salaires équitables, des milieux de travail sécuritaires et la fin de la sous-traitance aux États-Unis.

Les 3 600 membres du SCFP 1750-OCEU, qui apportent du soutien à plus de 5,6 millions de travailleuses et travailleurs en Ontario, entament leur deuxième semaine de grève. C’est le premier arrêt de travail de cette envergure dans les 110 années d’histoire de la CSPAAT.

La grève est motivée par les charges de travail extrêmement élevées, le manque récurrent de personnel, les salaires stagnants et la toxicité de la culture organisationnelle – des conditions qui ont exacerbé l’arriéré dans le traitement des dossiers des travailleuses et travailleurs blessés en Ontario. Pour jeter de l’huile sur le feu, le gouvernement Ford a autorisé la CSPAAT à sous-traiter les emplois essentiels de l’Ontario vers des sociétés basées aux États-Unis, entraînant l’appauvrissement des services publics et la suppression d’emplois locaux.

« Nos membres ont à cœur d’aider les travailleuses et travailleurs blessés. Mais n’oublions pas qu’ils sont aussi des travailleurs », a précisé Harry Goslin, président du SCFP 1750-OCEU. « Le gouvernement Ford et la direction de la CSPAAT refusent de résoudre la crise en agissant au sein même du système. À la place, ils font cadeau des emplois de l’Ontario et des fonds publics à des entreprises américaines. Ce n’est pas de la réduction de coûts, mais de la perte d’emplois. Et cela va à l’encontre des promesses de l’Ontario de garder ses emplois et ses sous au pays. »

Le personnel de la CSPAAT a été verrouillé en dehors des systèmes de travail, harcelé pour avoir participé à des mesures de grève légale, et ciblé par des enquêteurs privés recrutés par la direction pour surveiller les piquets de grève.

Pendant ce temps, la CSPAAT a payé 14,5 millions de dollars à l’entreprise de conseil BetterUp, basée aux États-Unis, et elle est sur le point de signer un contrat avec l’entreprise américaine Iron Mountain, ce qui mènera à la suppression de 26 emplois en Ontario liés à la gestion des documents essentiels.

« Au lieu de se présenter avec de réelles solutions, l’employeur fait durer les négociations et utilise des tactiques d’intimidation, pendant que les travailleuses et travailleurs blessés de l’Ontario subissent les délais d’attente prolongés et que l’arriéré s’accumule, a ajouté Harry Goslin. La grève aurait pu être évitée. Nous souhaitons toujours négocier, mais la direction doit cesser ses manœuvres d’intimidation, mettre fin à la sous-traitance et nous proposer une entente équitable. »

La CSPAAT est entièrement financée par les employeurs de l’Ontario – et non par les contribuables. Au cours de la dernière année, elle a versé 4 milliards de dollars en remises aux employeurs, mais elle refuse d’investir une fraction de ce montant pour alléger la charge de travail du personnel, offrir des salaires acceptables et améliorer les services disponibles pour les travailleuses et travailleurs blessés.

L’externalisation d’emplois du secteur public et l’incapacité de la CSPAAT à traiter les principales problématiques créent un précédent inquiétant dans le milieu des services publics de l’Ontario.

Comme le conclut Harry Goslin : « Tout le monde a droit à une paie équitable, à des milieux de travail sécuritaire et au respect. La grève pourrait se terminer demain si la CSPAAT et le gouvernement Ford arrivent à la table de négociation avec des propositions sensées. Il faut mettre un terme à l’intimidation et aux tactiques visant à retarder le processus, et miser sur les personnes qui font rouler les services publics en Ontario. »