Gaëlle McNeil | Service des communications
Sur les rives de la rivière Shubenacadie, près de Stewiacke en Nouvelle-Écosse, il y a un poste de traite. Cette structure en bois offre un abri et un lieu de rencontre aux Micmacs et aux alliés non autochtones qui tentent d’empêcher une compagnie gazière de pomper du sel dans la rivière.
L’entreprise Alton Gas cherche à emmagasiner du gaz naturel sous terre, dans des cavernes de sel, près de la rivière. Lorsqu’il sera en pleine exploitation, ce projet aura pour effet de déverser chaque jour environ 10 millions de litres de sel dans la rivière.
Sean Foley, un employé de soins de courte durée et membre de la section locale 8920 a appris à respecter les valeurs des Micmacs avec son beau-père autochtone et croit à la préservation des droits relatifs à l’eau. Il pêche dans la rivière Shubenacadie des bars rayés, des aloses et des gaspareaux argentés qui remontent le courant chaque printemps.
« La rivière Shubie est un lieu de frai naturel, et tout changement mettra ce système en danger », a affirmé Sean Foley.
Comme d’autres syndiqués, Sean a participé à des manifestations contre Alton Gas et a rencontré les Grassroots Grandmothers, qui dirigent les interventions visant à protéger l’eau. Dans la culture micmaque, les femmes assument la responsabilité principale de la protection de l’eau.
Les membres des bandes de la Première Nation Sipekn’Katik font valoir leurs droits en vertu des traités de paix et d’amitié signés dans les années 1700. Ces traités donnent aux Micmacs le droit de protéger les poissons et l’eau.
Les Grassroots Grandmothers luttent contre Alton Gas depuis plus de trois ans maintenant. L’an dernier, trois d’entre elles ont été arrêtées. Des contestations juridiques complexes sont maintenant en cours.
La section locale 8920 est l’une des nombreuses sections locales qui ont recueilli des dons pour contribuer au paiement des frais juridiques associés à cette lutte.
En janvier 2017, la Cour suprême de la Nouvelle-Écosse a statué que la Première Nation de Sipekne’katik n’avait pas été correctement consultée au cours du processus d’évaluation environnementale. D’ailleurs, elle n’a toujours pas été consultée. Le gouvernement provincial a adopté une attitude intransigeante, en refusant de consulter des « peuples non conquis ». Le gouvernement fédéral rédige présentement de nouveaux règlements régissant le dépôt de saumure dans la rivière Shubenacadie.
Si la compagnie gazière l’emporte, le résultat sera à la fois un désastre environnemental et une attaque aux droits des peuples autochtones reconnus par traités. La section locale 8920 et Sean Foley sont déterminés à demeurer des alliés dans ce combat.